Retraites: le gouvernement tente de renouer avec la jeune génération, un plan prévu avant l'été

Lors des dernières manifestations contre la réforme des retraites, la jeunesse s'est montrée plus présente, à tel point que cela inquiète le gouvernement. "Il va falloir gérer le problème de la jeunesse", dit un proche de l'exécutif.
La question des jeunes a été évoquée par plusieurs personnalités de haut rang lundi autour d’Emmanuel Macron: Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, le ministre Clément Beaune et Elisabeth Borne.
"Les jeunes, ne nous aiment pas et ne nous croient pas, dit-il. La rupture avec la jeunesse est très forte" constate un membre du gouvernement.
Il faut donc "leur trouver quelque chose", explique un conseiller ministériel. Mercredi, il y a eu cette annonce de revalorisation des bourses. La Première ministre prépare également un Plan jeunesse qui sera présenté avant l’été, mais qui était prévu avant les manifestations.
Vers un permis de conduire à 17 ans?
Il s'agirait de 20-30 mesures "très concrètes". Elles émergent des quatre Conseils nationaux de la refondation organisés à Matignon depuis décembre autour d’une cinquantaine de jeunes. Parmi les mesures qui pourraient être annoncées, il y a l’idée d’un permis de conduire à 17 ans, une formule de billets de trains moins chère pour les jeunes, un système de versement d’aides simplifié entre les APL et les bourses.
Il y aurait aussi l’idée d’un TOEFL écologique, une sorte de "brevet vert" qu’un élève passerait au collège ou au lycée pour évaluer ses connaissances en la matière. Ça n'est "pas une réponse qu’on sort du chapeau dans la précipitation", dit Matignon, mais un conseiller ministériel reconnaît que "ça tombe à pic".
SNU obligatoire: Macron temporise
Concernant le SNU, le Service national universel, Emmanuel Macron a toujours dit qu’il souhaitait généraliser ces deux semaines d’internat. Un séjour dit "de cohésion" pour les jeunes de 16 ans, avec port obligatoire de l’uniforme. Une idée très loin de satisfaire les organisations de jeunesse. Il n'est, dès lors, pas étonnant que le Président ne se précipite pas pour annoncer l’obligation du SNU. Au cabinet de la secrétaire d’État Sarah El Hairy, qui pilote le dossier, on refuse de parler de report parce que le Président "n’a pas tranché".
Néanmoins, on comprend bien qu’Emmanuel Macron temporise. D’ailleurs, dans sa majorité le sujet divise. Certaines reconnaissent que "le timing est compliqué". Ce que l’on sait en tout cas, c’est que le SNU ne figure pas dans le texte de la loi de programmation militaire présenté mardi en Conseil des ministres. C'est une façon, peut-être, de ne pas se mettre la jeunesse à dos en pleine mobilisation contre la réforme des retraites.