Retraites: les députés LR posent leurs conditions avant la réunion de la commission mixte paritaire

La commission mixte paritaire se réunit ce mercredi, à 9h. Parmi les 14 parlementaires présents pour aboutir à la version finale du texte sur la réforme des retraites, seul un député LR: le président du groupe Olivier Marleix.
Avec Eric Ciotti, le président du groupe, ils ont la difficile tâche de convaincre un maximum de députés de leur camp pour assurer une majorité au vote de l'Assemblée jeudi. Et depuis le début de la semaine, c’est une véritable chasse aux voix LR qui est menée. Certains députés, qui se montrent encore hésitants sur leur position, donnent des conditions.
Et celle qui revient le plus souvent, c'est celle des carrières longues. Plusieurs députés LR espèrent que leur patron, Olivier Marleix, parviendra à obtenir 43 annuités maximum pour tous ceux ayant commencé à travailler avant 21 ans. La mission s'annonce très compliquée, vu les réticences de la majorité.
Alors certains députés brandissent une autre condition: une clause de revoyure en 2027. L'un de ces députés précise, il faudra tout revoir: la situation économique et démographique, les premiers effets de la réforme et pourquoi pas stopper le recul de l'âge légal de départ à la retraite. En 2027, il sera à 63 ans.
"Toutes ces conditions, c'est de la flûte, ce n'est pas ça qui changera leur vote", s'agace un LR favorable à la réforme.
Une composition favorable à la majorité
Plusieurs membres du groupe en sont persuadés, tous les députés affirmant hésiter ont en réalité déjà fait leur choix, mais tentent de faire monter les enchères.
La composition de cette CMP est favorable au gouvernement. Si on fait les comptes, il y a cinq membres de la majorité présidentielle, cinq de la droite et du centre. Ça fait 10 sur 14 qui sont plutôt favorables à la réforme. Et puis il y en quatre autres, de la gauche et du RN. L'équilibre des forces est donc très clair.
Parmi les autres points à trancher, les sénateurs tiennent au CDI Sénior, et aux dispositifs pour les mères de famille. Et le tout doit rentrer dans le cadre budgétaire. C'est donc forcément un compromis qui en sortira. La gauche n'aura aucun poids, mais compte bien s'atteler à relayer les discussions sur les réseaux sociaux, faute d'avoir obtenu que la séance soit publique. Il n'y a pas de marchandage secret, défend-on au gouvernement, où l'on mise sur le poids du compromis pour convaincre les derniers indécis.