Retraites: malgré une demande par courrier, l’Elysée exclut de rencontrer l’intersyndicale
Dans un courrier adressé à l'Élysée, les représentants syndicaux demandent à nouveau une rencontre avec le président de la République, Emmanuel Macron. Une demande déjà formulée mardi dernier en marge de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Les 13 organisations syndicales signataires reprochent à l'exécutif de ne pas répondre au mouvement social opposé à cette réforme. "Vous et votre gouvernement restez silencieux devant l’expression de ce puissant mouvement social", écrivent-ils. Ce silence "constitue un grave problème démocratique" et pourrait conduire "immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive" prévient l'intersyndicale.
Sauf que pour l'instant, l'exécutif comme la majorité excluent une telle rencontre avec le président. Et le chef de l’Etat n’a pas non plus répondu au courrier de l'intersyndicale a indiqué sur RMC-BFMTV, ce vendredi matin, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.
“Il a fait répondre par plusieurs ministres que ce n’était pas à lui de le faire. C’est un problème, car tout le monde sait que c’est sa réforme. La situation est grave, mais quand on lui demande d’être reçu, il ne répond pas”, explique-t-il.
Selon les informations de RMC, Emmanuel Macron va bien répondre à lettre des syndicats. "Le président répond toujours aux courriers qui lui sont adressés", indique-t-on dans son entourage.
Jusqu'à présent, Philippe Martinez voit cette fin de non-recevoir presque comme un problème démocratique. “La dernière fois qu’Élisabeth Borne nous a reçus, chacun notre tour, c’est le 4 janvier. Elle a refusé une multi-latérale. Ça n’a pas existé. Compte tenu de la mobilisation, il faut faire quelque chose. Dans tous les conflits, quand on voit que la mobilisation est importante, il faut qu’on discute. Là, ça ne se passe pas comme ça. (...) On tire la sonnette d’alarme. Quand il y a des millions de personnes dans la rue, qu’il y a des grèves, et qu’il n’y a rien en face, que le silence, les gens se disent: qu’est-ce qu’il faut faire de plus pour être entendu?", assure-t-il.
Une rencontre après le vote au Parlement?
Le mouvement social a beau se prolonger, le député Renaissance Christopher Weissberg exclut que le président reçoive l'intersyndicale. Pour lui, un tel entretien ne mènerait à rien. “Le problème, c’est qu’il n’y a pas de dialogue aujourd’hui. Tout ce que veulent les syndicats, c’est le retrait de cette réforme pour laquelle le président de la République a été élu. Donc s’il les recevait, la seule chose qui les satisferait, c’est qu’il leur dise qu’il retire le texte. Donc il n’en est pas question”, pointe-t-il.
Une réunion d'autant plus inenvisageable selon cet élu que le Sénat et l'Assemblée nationale examinent encore le texte. Le député Jean-Marc Zulesi, lui aussi membre de la majorité, est tout de même plus ouvert à une rencontre après le vote au Parlement.
“Il faut respecter le temps du Parlement et dans un second temps, il faut être capable, à travers une initiative de l'exécutif pourquoi pas, de répondre favorablement à cet échange avec les syndicats afin d’apaiser la situation”, indique-t-il.
Au sein de l'exécutif, on ne ferme pas la porte à un échange. Mais c'est au ministre du Travail et à la Première ministre de recevoir les syndicats, insiste une source gouvernementale.