Vote par anticipation pour la présidentielle: pourquoi le gouvernement a-t-il déclenché une polémique?

Pourra-t-on voter par anticipation, quelques jours avant le scrutin, lors de la prochaine élection présidentielle?
C'est le souhait du gouvernement qui a déposé mardi matin au Sénat un amendement au projet de loi pour l'organisation de la prochaine élection du président de la République en 2022. Avec cet amendement, le gouvernement veut permettre aux français non plus de voter uniquement le traditionnel dimanche de vote mais potentiellement pendant toute la semaine du scrutin. Ces votes par anticipation se feront avec des machines électroniques.
Ce texte veut également permettre aux électeurs de choisir la commune dans laquelle ils vont s’exprimer. L'exécutif s’attaque ici au problème des mal-inscrits, ces français attachés à la liste électorale d’une commune mais résidant dans une autre.
Mais ce changement dans le mode de scrutin pose quelques problèmes d’organisation. Aujourd’hui la campagne électorale s’arrête le vendredi avant l’élection. Avec le vote par anticipation cette date devra être avancée pour ne pas influencer les électeurs. Pareil pour les sondages qui s'arrêtent habituellement le vendredi à minuit, instituts et journalistes étant tenus au secret électoral. Va-t-il être de même sur toute une semaine avec ce nouveau système de vote? c'est l'une des questions toujours en suspens.
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"C'est lunaire surréaliste et pas souhaitable"
Le texte qui doit être examiné ce mercredi par les sénateurs en commission des Lois et doit ensuite être soumis demain en séance publique au Sénat. Côté politique, la droite majoritaire au Sénat, a déjà exprimé son refus du texte, tout comme le PCF.
"C'est surréaliste et anticonstitutionnel de mon point de vue parce que de nature à porter atteinte à la sincérité du scrutin. La France c'est pas les Etats-Unis, la France métropolitaine il n'y a qu'un fuseau horaire. La France c'est un vote le même jour, de la communauté nationale, ultra-marine ou métropolitaine", clame Sébastien Jumel, député PCF de Seine-Maritime qui craint des fuites:
"Si une partie des Français vote huit jours avant, vous imaginez les fuites sur le sens du vote de nature à porter atteinte à la sincérité du scrutin? C'est lunaire surréaliste et pas souhaitable", assure l'élu.
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