RMC
Sciences Nature

Les limaces ravagent les champs: "Elles ont mangé les tournesols avant qu'ils ne sortent"

placeholder video
A l'approche de l'été, la pluie persiste sur une partie du territoire, provoquant la prolifération des limaces. Les producteurs sont inquiets pour leurs cultures, ravagées.

D'importants orages, des grêlons, de la pluie... A deux jours de l'été, la météo n'est pas au beau fixe. Le temps devrait rester instable ce mercredi avec des averses orageuses marquées dans le nord-ouest du pays, selon Météo-France, avec 12 départements en vigilance orange.

Et cette météo ne fait pas les affaires des agriculteurs. Les nombreuses averses et l'humidité ont provoqué une prolifération de limaces dans leurs champs. Des nuisibles qui font des dégâts dans les plantations.

Tournesol, maïs, blé... Peu de cultures échappent au problème. Dans la parcelle de Patrick Tournier, à Ornacieux-Balbins (Isère), pas un tournesol en vue. Pourtant, ici, plus de 2 hectares ont été plantés.

"Si tout s'était bien passé, avec de bonnes conditions, on aurait des tournesols qui feraient déjà 80 centimètres de haut", explique l'agriculteur.

Aujourd’hui, c’est surtout un champ de terre. Et pour cause: "Malheureusement, avec le temps humide qu'on a eu, des petites limaces nous ont mangé les tournesols avant qu'ils ne sortent, dans la terre, il n'y est rien resté".

"Il faut prendre la décision de changer de culture"

Pas question de bêtes visqueuses. Mais des minuscules organismes dans le sol. Vu leur développement, les traitements n’ont rien fait. Patrick a donc revu ses plans. "Il faut prendre la décision de changer de culture. J'ai donc décidé de retravailler ma terre et mettre du maïs à la place". Mais cela à un coût: 400 euros par hectare. De quoi plomber le budget d’une exploitation.

Thierry Boiron, agriculteur et président de la Coordination Rurale de l’Isère, a vu les limaces totalement détruire 5,5 hectares de tournesol. Et 18 hectares sont partiellement attaqués dans ses champs. "J'ai à peu près 110.000 euros de prêt pour semer, les graines, les engrais. Si je ne récolte pas pour au moins 110.000 euros, je fais un déficit", alerte-t-il.

"Ce qu'on risque, c'est la ferme", s'inquiète Thierry Boiron.

Une nouvelle récolte de tournesol est attendue pour l’automne, avec très peu d’espoir pour le céréalier.

Solenn Guillanton avec Vincent Chevalier