Les agriculteurs se mobilisent à nouveau: "Les législatives, ce n'est pas le bon moment pour nous"

Les agriculteurs se mobilisent une nouvelle fois, quelques mois après la crise agricole. Plusieurs actions sont prévues ce lundi à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs. En casue: certaines aides qui avaient été promises par le gouvernement cet hiver qui devaient être distribuées le 15 juin, mais les agriculteurs n'en ont pas bénéficié.
Romain Blanchard, secrétaire général adjoint de la FNSEA, a déclaré ce dimanche sur France Info que "certaines aides ont été payées", mais qu'il n'y a "aucun département où l'intégralité des aides a été versée".
Des actions sont donc prévues, notamment devant les directions départementales des territoires, qui sont responsables de la gestion des démarches pour toucher les aides.
Les conséquences des élections législatives
Une mobilisation s'est déjà déroulée le vendredi 14 juin dans les Côtes d'Armor, près de Guingamp. Les agriculteurs assurent toutefois qu'il n'est pour l'instant pas prévu de bloquer les routes, comme ce fut le cas cet hiver.
Les élections législatives ont joué un rôle fondamental dans les inquiétudes des exploitants agricoles. Alors qu'ils pensaient avoir fait des avancées avec le gouvernement, l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale a tout renversé.
"On était en train de bien travailler et, là, c'est un coup d'arrêt et ça fait mal", confie Alice, éleveuse dans une exploitation à Boissy-Fresnoy (Oise).
Au micro de RMC, elle ne veut pas être pessimiste, mais reste perplexe face aux promesses des candidats, évoquant "des grandes paroles".
"Pour moi, c'est beaucoup de démagogie. On vous dit 'vous ne gagnez pas assez votre vie, on va augmenter les prix', mais non ça ne me marche pas comme ça", indique-t-elle.
Une reconnaissance de l'agriculture reportée?
Sa priorité aujourd'hui est surtout la reconnaissance de l'agriculture comme intérêt général majeur, tout comme l'est l'environnement. "On prend des décisions au niveau environnement, mais on regard aussi l'impact sur l'agriculture", détaille-t-elle.
Cette reconnaissance était sur le point d'être votée grâce à la loi d'orientation agricole. Mais celle-ci est désormais abandonnée.
"Nous avions déjà beaucoup avancé en termes de négociations", regrette Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA. "Ce qu'on attendait, c'était que les sénateurs s'emparent de cette loi, améliorent le dipositif. Il y a de grandes chances que l'on doit recommencer le travail. Ce n'est effectivement pas le bon moment pour nous", ajoute-t-il.
Mais, face au soutien populaire reçu lors des mobilisations cet hiver, le syndicat ne doute pas que la prochaine Assemblée fera de l'agriculture un sujet prioritaire.