Malgré les pluies, un tiers des nappes phréatiques ne sont pas assez rechargées avant le printemps

A l'approche du printemps, dans quel état se trouvent les nappes phréatiques? D'après un bilan du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) publié le 14 mars, 46% de ces nappes d'eau sont remplies au-dessus des normales au 1er mars. Un résultat positif qui s'explique par les pluies abondantes tombées sur plusieurs régions depuis le mois de novembre.
Toutefois, en dépit de ces précipitations, plusieurs nappes phréatiques ne sont pas assez rechargées. 36% resteraient ainsi en-dessous des normales, notamment sur le centre du pays, entre Orléans et Perpignan.
Des précipitations insuffisantes pour combler le manque
Ces chiffres ne prennent pas encore en compte la tempête Monica, mais ses effets devraient être "largement limités", annonce le BRGM. Le phénomène inquiète, à quelques jours du printemps. Dans le département des Pyrénées-Orientales, à Céret, il est tombé 4 mm d'eau en janvier et 30 mm en février. C'est cinq fois moins que la normale à cette période.
En Alsace, il a plu davantage, mais cette pluie n'a pas pu remplir toutes les nappes. Dans le reste du pays, d'après Météo-France, un excédent de pluie d'environ 10% en moyenne a été enregistré entre décembre et fin février.
"On voudrait qu'il pleuve un peu partout pareil, mais, quand on voit des pluies très faibles, ça ne suffit pas pour recharger, ou alors quand les pluies sont trop violentes, l'eau n'a, à l'inverse, pas le temps de pénétrer dans les sols et elle ruisselle, d'autant plus avec l'artificialisation des sols, ce qui fait qu'elles ne vont jamais retrouver leur nappe", explique Esther Crauzer-Delbourg, économiste et spécialiste de l'eau.
Les conséquences des vagues de chaleur
Les températures inhabituelles enregistrées au début de l'année y sont aussi pour quelque chose. D'après la spécialiste, elles auraient même aggravé la situation.
"On a eu des chaleurs très persistantes dans les mois de janvier et février, et cela a réactivé certaines végétations, qui sont sorties plus tôt que prévu et ont capté certaines des eaux de pluie", détaille Esther Crauzer-Delbourg.
Pour l'experte, s'il pleut en abondance dans les prochains mois, cela ne suffira pas à rattraper huit années de sécheresse, notamment près du bassin méditerranéen.