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"Bloquons-tout", et maintenant? Sur les boucles Telegram, des appels à poursuivre les blocages

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Peu de blocages significatifs ou durables mercredi pour la mobilisation du 10-Septembre. Et pour cause, le dispositif policier était conséquent. Au total, 540 personnes ont été interpellées partout en France, dont un peu plus de 200 à Paris. Mais certains manifestants semblent déterminés à poursuivre le mouvement dès ce jeudi 11 septembre.

Près de 200.000 personnes ont participé à 596 rassemblements et à 253 blocages mercredi dans le cadre de la mobilisation "Bloquons tout" selon les autorités. De son côté, la CGT revendique 250.000 manifestants à travers le pays.

Le ministère de l'Intérieur note que la situation a été "particulièrement tendue à Rennes, Nantes ou Paris" où les forces de l'ordre ont été prises à partie. 540 personnes ont été interpellées, dont 211 à Paris, et 415 placées en garde à vue, dont 110 à Paris, selon Beauvau.

Le ministre de l’Intérieur s’est également félicité mercredi soir de la mise en échec de ceux qui voulaient bloquer le pays. Mais certains manifestants semblent déterminés à poursuivre le mouvement ce jeudi.

Quelques messages échangés dans des conversations suggèrent de continuer la mobilisation. “Ne lâchez rien” peut-on lire sur une boucle Telegram où s’organisent les manifestants. À Lyon, plusieurs d’entre eux appellent à bloquer des usines, des axes routiers, mais aussi des facs. Pareil à Paris où des étudiants de Sciences-Po et de l'Université Paris-Cité ont décidé de bloquer leurs bâtiments ce jeudi.

De nouveaux blocages ce jeudi?

En Bretagne, des opérations escargots sont prévues à vélos, à Redon notamment, où trois lieux différents vont être ciblés. Des blocages de dépôts de bus et de cars sont aussi à l'ordre du jour ce jeudi matin. Certains manifestants visent aussi un local du géant américain Amazon plus tard dans la journée. À Nantes, plusieurs opérations sont organisées dès 6h ce jeudi 11 septembre matin, sans que l'on n'en connaisse précisément le déroulé.

Certains continueront aussi de descendre dans la rue dans les prochains jours et scander leur ras-le-bol. C’est le cas de Louis.

“Que ce soit la semaine ou dans trois semaines, tant que ce président ne partira pas, je continuerai de manifester”, assure-t-il.
"Bloquons tout" : l'extrême-gauche en train de tout gâcher ? - 10/09
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Continuer de manifester, également du côté des étudiants, très présents jeudi. Marie en fait partie. Elle compte agir de nouveau depuis son université. “Les facs organisent des choses, notamment la mienne Paris 8. La suite, ce sera forcément des manifestations, des AG, des blocages des facs notamment, et potentiellement plus. On espère plus”, confie-t-elle.

Une grève le 18 septembre

Quant aux syndicats, ils appellent les salariés partout en France à la grève le 18 septembre. Denis Gravouil est membre du bureau confédéral de la CGT.

"Il faut qu’il y ait des assemblées générales dans les entreprises, dans les services, pour développer la grève et s'attendre à ce que ça continue si on n’est pas écouté. Je sais que ce n’est pas facile, mais c’est là qu’on tape au porte-monnaie, et qu’on montre que sans notre travail, il ne se passe rien", pointe-t-il.

Dans les rues de la capitale mercredi, les manifestants étaient nombreux à avoir coché cette date du 18 septembre.

Alfred Aurenche et Marius Rolland avec Guillaume Descours