"Courriers de la honte" à Versailles: Gabriel Attal dénonce une "faute"

Nicolas s’est suicidé la semaine de la rentrée des classes, à Poissy (Yvelines). Un suicide après des faits de harcèlements qui avaient pourtant été remontés par les parents du jeune homme. Mais ces derniers avaient reçu de la part du rectorat de Versailles un courrier qualifié de "honte", accusant les parents de trop en faire. Pour la première fois, le père de Nicolas, Fred Nebot, a pris la parole lundi soir dans l'émission "C à vous".
“Nicolas, quand il a vu ce courrier, dans sa tête, il faisait du mal à ses parents. Nous étions devenus des coupables. Dans ce courrier, on ne parlait même pas des harcèlements, donc ça voulait dire qu’il n’était pas harcelé. Et même maintenant pour moi, nous sommes toujours des coupables parce qu'on ne nous a jamais écoutés. Si dès le début, des sanctions avaient été prises contre ces tueurs, on n’en serait pas là. Parce que moi, mon fiston, je ne vais plus le revoir donc j’en veux à tout ce monde-là. Donc ma vie est terminée. Il n’y a plus de vie, pour moi, c’est fini”, confie le père de Nicolas.
Cette affaire ne reste pas sans suite. Car en fait, ce n’est pas un cas isolé. Ce sont des dizaines de familles qui ont reçu des courriers comme celui-là. Au total, ce sont 120 courriers similaires qui ont ainsi été envoyés à des familles. 120 dont 55 posent problème selon Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation.
Un audit demandé par Gabriel Attal
Parmi eux, il y a donc le papa de Nicolas, mais aussi celui de ce père dont on vous racontait l’histoire la semaine dernière sur RMC. Il avait écrit au rectorat pour dénoncer des attouchements que sa fille lui avait confié subir de la part d'un animateur périscolaire.
En réponse, il lui avait été demandé, comme aux autres familles, d’adapter une "attitude constructive et respectueuse", et brandissant même la menace de poursuites pénales. Des courriers fustigés par Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation nationale, en déplacement ce lundi au rectorat de Versailles.
“Ce qu'il s’est passé, c’est qu’il y a eu une erreur, une faute. Ce courrier a été adressé à des familles qui n'auraient pas dû le recevoir. Ce n’est pas acceptable que cette lettre, avec cette fermeté, ait été adressée à ces familles”, a-t-il indiqué.
Le ministre annonce avoir déclenché un audit pour comprendre comment cela a pu se produire et si, à l’échelle nationale, des courriers similaires ont pu être envoyés.