Harcèlement scolaire: à quoi va servir le questionnaire d'auto-évaluation?

Le questionnaire visant à évaluer l'ampleur du harcèlement scolaire arrive ce jeudi dans les collèges et les lycées. Il a pour but de déterminer si les élèves sont susceptibles d'être victimes de harcèlement scolaire.

C’est la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire. À partir de ce jeudi et jusqu’au 15 novembre, les élèves de CE2, CM1, CM2, des collèges et lycées se verront proposer de répondre à un questionnaire. Une grille d'auto-évaluation non nominative visant à déterminer s'ils sont susceptibles d'être victimes de harcèlement scolaire.

Deux heures du temps scolaire seront banalisées pour pouvoir consacrer du temps à ce problème. L’Education nationale veut évaluer l’ampleur de ce fléau et libérer la parole.

Élève en classe de 5e, Hasma a été victime de harcèlement entre le CP et le CM2. Selon elle, le questionnaire doit permettre de libérer la parole.

“Un questionnaire ne peut pas vraiment tout régler. Mais si on se fait harceler, mieux vaut en parler”, indique-t-elle.

Les élèves répondront de façon anonyme à ce questionnaire. Ce qui interroge Alia, élève, en classe de 5e également: “Si c’est anonyme, comment on va savoir qui est la personne qui se fait harceler?”, questionne-t-elle.

Les profs vont dépouiller les questionnaires

Mais pour Adèle, cette méthode devrait également permettre de traquer les harceleurs, et pourquoi pas dans sa classe. “S’il y en a beaucoup dans cette classe, on pourra enquêter pour savoir si ce sont des personnes qui ont déjà été suspectées de harcèlement”, juge-t-elle.

Stopper le harcèlement doit être une priorité pour Michel et Philippe, enseignants au collège, mais ils regrettent le manque d’organisation.

“C’est beaucoup de précipitation et un manque de préparation localement. Il me semble que c’est toujours de la communication, montrer qu’on prend en charge le sujet, ce qui est une bonne chose, mais ce n’est pas fait de la bonne manière à notre sens”, assure Philippe.

Ce sont les professeurs, responsables de classes, qui vont dépouiller les questionnaires. Si certaines réponses correspondent à des faits graves, elles appelleront à une vigilance particulière, et le cas échéant à un signalement immédiat.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours