Hassan, mort pour s'être interposé dans une bagarre: "C'est un courage qui se perd de plus en plus"
Mort pour s'être interposé dans une bagarre. Plus de 600 personnes ont participé lundi à une marche blanche dans les rues de Nangis, en Seine-et-Marne. Un hommage rendu à Hassan Kherbach, 47 ans, père de trois enfants décédé dans la nuit du 13 au 14 juillet alors qu'il tentait de s'interposer dans une rixe dans le quartier de la Mare-aux-Curés. Il a été blessé mortellement à la cuisse et les secours n'ont pas pu intervenir avant que le secteur soit sécurisé par les forces de l'ordre. Deux suspects, un homme et une femme ont été mis en examen et écroués ce week-end.
"Il était toujours là pour nous"
Lors de cette marche blanche en son hommage, c'est sa fille aînée, Sarah, qui tenait dans ses mains une banderole avec le portrait de son père. A la mémoire d'un "homme brave", pouvait-on lire. C'est aussi cette image que garde Saïd, un ami d'enfance. "Il y a encore un mois il était intervenu pour s'interposer dans une bagarre. C'est un courage qui se perd de plus en plus et lui il l'avait encore", regrette-t-il. Un courage qui lui a coûté la vie la nuit du 13 juillet.
Et c'est à l'endroit où il est mort que sa sœur Aasma prend la parole, pour le remercier de "tout ce qu'il a donné". "C'était un grand frère pour tout le monde. Il était toujours là pour nous. On a tous été choqués par sa mort. Il faut que ça change", exhorte Arwan, un voisin âgé de 21 ans.
"S'il vous plaît, laissez les secours faire leur travail"
"Il ne faudrait que des gens comme lui… Il était toujours là pour les autres, décrit encore Mounir, un ami d'Hassan. J'espère que les gens vont continuer à faire ce qu'il a fait: à s'interposer, à aider les gens, à aider les plus faibles. C'est ce qu'il faisait tout le temps. S'il n'y avait que des Hassan, ce serait magnifique".
Alors qu'il était grièvement blessé, les secours ont mis 40 minutes avant de pouvoir lui porter assistance. Alors Aasma lance un appel aux jeunes du quartier. "Quand il y a des services d'urgences qui viennent pour soigner quelqu'un ici dans le quartier, s'il vous plait laissez-les faire leur métier! Regardez où on en est arrivé". Pour ne pas oublier, Hassan sera fait citoyen d'honneur de la ville, et une stèle sera érigée en sa mémoire.