Peut-on réussir sa vie sans le bac? "Cela donne un sentiment de revanche permanente"
La fin du suspense pour un peu plus de 700 000 élèves de Terminale. Les résultats du Baccalauréat vont être dévoilés mercredi, à partir de 8 heures, même si c'est variable selon les académies et les lycées.
Un moment important dans la vie des lycéens: c’est l’examen qui permet ensuite d’intégrer une université ou une école. Mais tout le monde ne l’a pas... 11,5% des lycéens l'an dernier. Parmi les candidats, il y a ceux qui l’obtiendront du premier coup, ceux qui ne l’auront pas et ceux qui devront passer par les rattrapages pour espérer, peut-être, décrocher leur diplôme.
"Il y a une revanche permanente sur la vie"
L’année dernière, ils étaient plus de 120 000 dans cette situation. Alors est-ce que c'est vraiment compliqué de s'en sortir professionnellement sans le bac en poche? C’est le cas d’Etienne (39 ans). Il y a 20 ans. Il rate le bac deux fois de suite, pour quelques centièmes de point. Un échec toujours présent dans sa vie. "Il persiste toujours au fond un petit quelque chose qui dit 'je n'ai pas le bac'. C'est bloquant pour beaucoup de choses. Je ne peux pas reprendre mes études aussi facilement. Je ne peux pas intégrer une université aussi simplement".
Depuis Etienne a largement fait ses preuves. Il est responsable technique dans un grand groupe et dirige des équipes. "Cela apporte forcément une sorte de motivation. Il y a une revanche permanente sur la vie, de se dire 'je ne suis pas plus stupide qu'un autre, je dois réussir'".
"La première chose à faire c'est d'essayer de le repasser"
Malgré tout il ne cache pas son regret de ne l'avoir jamais repassé. Pour Isabelle Le Quillec, responsable au service conseil en orientation de l'Etudiant, il faut s'obstiner. "Dans quelle mesure il l'a raté? Est-ce que c'était un accident? La première chose à faire c'est d'essayer de le repasser. Parce que sans le bac c'est beaucoup plus compliqué de poursuivre ses études et ça limite les choix. En France on est encore très académique, à cheval sur la formation". Preuve en est, aujourd'hui, plus de 50% des chômeurs n'ont pas leur baccalauréat.