Évacuation de migrants Porte de la Chapelle à Paris: "Il y avait une urgence évidente à évacuer"
Installés depuis de longues semaines Porte de la Chapelle à Paris, 2.000 migrants, qui vivaient dans des conditions d’hygiène extrêmement précaires, ont commencé à être évacué, ce vendredi matin, après le début d’une opération d’évacuation et de "mise à l’abri". Le maire PS du 18ème arrondissement, Éric Lejoindre, était l’invité de Bourdin Direct. Il est revenu en détails sur les opérations menées et sur les échéances à venir.
La situation était devenue invivable, aussi bien pour les migrants que pour les riverains, et la nécessité d’intervenir impérative, a-t-il justifié. "Il y avait une urgence évidente à faire cette opération d’évacuation parce que les conditions de la double dignité n’étaient pas réunies: celles que la France doit à l’accueil des réfugiés et celles que la France doit aux quartiers concernés", explique-t-il.
"Chaque territoire doit prendre sa part de l'accueil"
S’il n’a pas caché le caractère provisoire et urgent de la situation, il a pour autant rappelé l’importance du primo-accueil, et l’obligation absolue de traiter ces personnes dans les meilleures conditions possibles. "On peut faire toutes les différences qu’on veut, entre migrants et réfugiés, mais tant que les gens sont à la rue, quel que soit leur statut potentiel après, vous ne ferez pas la différence car rien n’est écrit sur leur visage. La première chose essentielle est ce primo-accueil. Ensuite, la situation peut être évaluée. Mais tant que les gens sont dans la rue, vous ne ferez la différence entre personne. Ce premier accueil est la première pierre d’un édifice à plusieurs étages."
Pas question, pour autant, que la ville de Paris ouvre de nouveaux camps d’accueil. Entre le camp d’Ivry, et celui de la Porte de la Chapelle, le maire du 18ème arrondissement estime que les autres collectivités du territoire doivent aussi participer équitablement et durablement à cet accueil de migrants. "Chaque territoire doit prendre sa part de l’accueil. C’est aussi ce que demande Anne Hidalgo, que l’Etat et les collectivités locales, comme on on en a fait la démonstration à Paris, travaillent ensemble pour faire en sorte que l’accueil soit réparti sur le territoire. Quand on arrive en France pour demander l’asile, on ne demande pas l’asile à Paris, mais l’asile à la France", détaille-t-il.
"L'accélération des demandes d'asile est une nécessité"
Du reste, il est également primordial pour Éric Lejoindre que toutes les procédures des demandes d’asiles soient traitées dans un délai maximum de 6 mois. Délai durant lequel des propositions de formations et d’apprentissages doivent être proposées à ces personnes que la France reçoit. "L’accélération des demandes d’asile est une nécessité. On demande que l’ensemble des démarches dure 6 mois, y compris les droits de retour. Quand une personne attend trop longtemps une réponse à sa demande d’asile, on crée des difficultés majeures. Et également faire en sorte qu’entre le moment où une personne demande l’asile, et le moment où elle a sa réponse, qu’elle puisse commencer à apprendre le français ou, pourquoi pas, commencer des formations, pour faire en sorte que ces six mois ne soient pas perdus", a t-il conclu.