Immigration: "La France va demander" à l'Algérie "de réexaminer la totalité des accords", annonce François Bayrou

François Bayrou a pris la parole ce mercredi à l'issue du Comité interministériel de contrôle de l'immigration dans un contexte de tensions entre Paris et Alger.
"Le drame de Mulhouse a été rendu possible parce que 14 fois, ce ressortissant algérien a été présenté à la réadmission et il a été réfusé. Cela a conduit au drame que nous savons et à la mort de personnes qui étaient sur notre sol et qui nous faisaient confiance", a expliqué en préambule ce mercredi le Premier ministre, annoncant un "auditi nterministériel" sur la politique de délivrance des visas.
Le Premier ministre a annoncé que la France allait demander à l'Algérie de "réexaminer la totalité des accords", entre les deux pays. Une "liste d'urgence de personnes qui doivent retourner dans leur pays" va également être soumise aux autorités algériennes.
Les avantages "susceptibles d'être remis en cause rapidement"
"Il est absolument inacceptable que cette situation perdure, ce qui signifie que la France va demander au gouvernement algérien que soit rééxaminé la totalité des accords et la manière dont ils sont exécutés", a-t-il déclaré, entouré de Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, et Élisabeth Borne, ministre de l'Education nationale.
"Nous allons vérifier si les accords sont toujours, si les deux gouvernements sont toujours décidés à respecter ces accords dans l'avenir. S'ils ne le sont pas, ils seront remis en cause, dont les avantages reconnus aux passeports diplomatiques, lettres de missions, avantages donnés aux responsables des administrations lorsqu'ils viennent en France", a énuméré le locataire de Matignon. "Tout cela serait susceptible d'être remis en cause rapidement si nous n'arrivons pas à vérifier que les accords ont toujours une validité".
Un délai d'un mois à six semaines
Une "démarche" qui doit durer "un mois" ou "six semaines", afin que "nous puissions [...] rééxaminer" les accords. "Pendant ce temps va être présenté au gouvernement algérien une liste d'urgence de personnes qui doivent retourner dans leur pays et que nous considérons comme particulièrement sensibles", a aussi annoncé le maire de Pau.
"Le gouvernement français et les autorités françaises ne sont pas la cause de la situation qui a été créée" mais bien "les autorités algériennes", a soutenu François Bayrou.
"Je le dis sans volonté de faire de l'escalade, sans volonté de faire de la surenchère. Les refus de réadmission sont une atteinte direct aux accords que nous avons avec les autorités algériennes et nous ne l'accepterons pas", a martelé le Premier ministre.
Le Sénat algérien "suspend ses relations" avec le Sénat français
Le Conseil de la nation, équivalent du Sénat en Algérie, a annoncé mercredi la "suspension de ses relations" avec le Sénat français, pour protester contre une récente visite de son président Gérard Larcher au Sahara occidental, territoire où l'Algérie soutient les indépendantistes du Polisario contre le Maroc.
Dénonçant une "visite irresponsable, provocatrice et ostentatoire, le bureau du Conseil de la Nation, sous la présidence de Salah Goudjil, annonce la suspension immédiate de ses relations avec le Sénat de la République française, y compris le protocole de coopération parlementaire signé le 8 septembre 2015", a annoncé le Conseil de la nation dans un communiqué.