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Migrants à Calais: "Ce que fait la maire c'est hors-la-loi, mais je peux comprendre sa colère"

Natacha Bouchart, maire de Calais, entame un bras de fer avec la justice, en ne donnant pas suite aux injonctions du Conseil d’Etat sur la situation des migrants.

La maire de Calais ne donnera pas suite aux injonctions du Conseil d'Etat, la plus haute juridiction française, qui a ordonné lundi a mise en place de mesures d'aide aux migrants à Calais.

Une décision qu'elle explique, et qui est saluée par les habitants, hantés par le souvenir de la Jungle. Pour elle, le Conseil d'Etat met en danger les Calaisiens. La maire de Calais s'oppose à la plus haute juridiction française. Et elle est prête en payer le prix. "Nous avons subi trop de préjudices, il y a eu trop de drames. Nous aurons certainement des pénalités à verser, mais ce budget est prêt, il a été provisionné dans le budget municipal, et par conséquent je ne me plierai pas à cette décision".

"Cela va recommencer et on va ravoir les mêmes problèmes"

Louis habite à Calais. Selon lui l'installation de points d'eau et de sanitaires dans la ville risque de recréer des campements sauvages. Une perspective qui l'effraie. Il soutient donc Natacha Bouchart. "Cela va recommencer et on va ravoir les mêmes problèmes. Je pense que la maire de Calais elle fait les choses bien et elle a raison".

Une décision municipale condamnée par les associations d'aide aux migrants. Loan Torondel, travailleur humanitaire à l'Auberge des Migrants, comprend néanmoins la réaction de l'élue. "Ce que fait la mairie c'est hors la loi, mais je peux comprendre sa colère. Elle est un peu toute seul ici à gérer". Natacha Bouchart a en revanche salué l'ouverture aux migrants calaisiens de deux centres d'hébergement à plusieurs dizaines de kilomètres de Calais.

Benoit Ballet (avec A.M.)