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Moins de visas pour le Maghreb: "Il faut nous éviter une campagne nauséabonde", assure une députée de la majorité

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DOCUMENT RMC - La décision française d'accorder moins de visas à la Tunisie, l'Algérie et le Maroc intervient en pleine campagne présidentielle, alors que le polémiste Eric Zemmour et ses positions anti-immigration dominent le débat médiatique. La député Sonia Krimi s'insurge sur RMC.

La France a annoncé durcir les conditions d'obtention des visas à l'égard du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie qui "refusent" de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés depuis l'hexagone, a expliqué mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Une décision que déplore ce mercredi sur RMC Sonia Krimi, députée de la majorité de La Manche et rapporteur de la commission d'enquête sur les migrations à l'Assemblée nationale. 

"Nous pénalisons des gens qui souffrent depuis 10 ans des révolutions ratées. Quel message envoie-t-on aux jeunes qui ont essayé de virer leurs dictateurs ? Quels messages leur envoie-t-on a tous ces jeunes qui ont essayé de retrouver leur liberté? Soyons pragmatiques. C'est de la main-d'œuvre dont on se prive", assure l'élue.

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"Important de nous éviter une campagne présidentielle nauséabonde"

Cette décision tardive alors que la campagne présidentielle bat son plein interroge. Emmanuel Macron cour-t-il derrière la vague Eric Zemmour? "Je ne l’espère pas", assure Sonia Krimi. "Je le connais, j’ai écouté son discours à Ouagadougou, je vois à quel point il est attaché à cette jeunesse africaine. Je pense qu’il est très important de nous éviter une campagne présidentielle nauséabonde. Les Français n’ont plus envie de parler de cela".

"Il faut nous éviter une campagne nauséabonde qui se prépare. Les Français n'ont plus envie de parler de cela. Ils ont envie d'entendre parler pouvoir d'achat", ajoute la députée.

"Il faut sortir l'immigration du ministère de l'Intérieur et revenir à une vision beaucoup plus apaisée de l’immigration et remettre ces questions au ministère de la Santé comme c’était le cas en 2017", plaide Sonia Krimi.

La décision de la France a déjà fait des remous de l'autre côté de la Méditerranée. Le Maroc a regretté la décision de l'Elysée la qualifiant d'"injustifiée".

Le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin a tenté d'apporter une réponse européenne au problème ce mercredi matin sur RMC: "Nous travaillons sur une simplification et sur une réponse européenne", a-t-il assuré face à Jean-Jacques Bourdin.

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G.D.