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"On n’a pas du tout de visibilité": commerçants inquiets, syndicalistes motivés avant le 7 mars

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La date du 7 mars approche à grands pas. Cette date qu'on choisit les syndicats pour appeler à la grève générale, à mettre la "France à l'arrêt". Un mouvement que redoutent les commerçants qui craignent que les journées de grève s'accumulent au détriment de leur chiffre d'affaires.

J-4 avant la mobilisation du 7 mars. Une journée pour mettre la "France à l'arrêt" selon les syndicats qui espèrent la voir reconduite les jours suivants.

Parmi les professions qui seront en grève, les électriciens, gaziers, raffineurs, cheminots, mais aussi dockers, ouvriers du verre et de la céramique. Les représentants des fédérations CGT ont appelé jeudi ces secteurs à "monter d'un cran" dans la mobilisation.

Chasubles rouge, bleue ou blanche sur le dos pour les militants syndicalistes qui multiplient les séances de tractage. Et l'accueil est globalement positif. “C’est une grève très importante. Ils vous donnent le papier, ils sont tous très souriants”, expliquent ces usagers.

Philippe est lui opposé à l'action syndicale et à la grève. “Ça gêne le peuple, ça gêne les travailleurs. Et les nantis de la SNCF et de la RATP, avec leur super statut, ils s’en foutent complètement”, juge-t-il.

Les voyageurs disent globalement non à la réforme, mais pour les convaincre de faire grève mardi, c'est plus compliqué. “Je soutiens cette grève, mais je n’irais pas manifester. Comme il n’y a pas de métros, je vais rester chez moi”, indiquent certains.

Malgré tout, Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral FO, reste déterminé.

“Il faut absolument lancer les débats en famille pour que tous les Français fassent reculer le gouvernement parce que cette réforme des retraites est mortifère pour tous les Français”, appuie-t-il.

Les commerçants inquiets

Cette nouvelle journée de mobilisation que les syndicats espèrent massive inquiète quelque peu les commerçants, notamment à Paris.

Chaque jour de grève, c'est presque 50% de chiffre d'affaires en moins pour Christine, gérante de salon de coiffure. “Cette grève, je peux la comprendre, mais j’en ai un petit peu ras-le-bol parce que c’est toujours le patron qui en pâtit”, explique-t-elle.

À quelques jours du 7 mars, le gouvernement se dit même inquiet face à une mobilisation qui pourrait s’inscrire dans la durée. Une inquiétude que Bernard Cohen-Adad, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises en Ile-de-France, comprend.

“La grève qu’on annonce est reconductible. Donc on n’a pas du tout de visibilité. On ne sait pas si ça va être deux, trois, quatre ou cinq jours. Quand il y a une journée de grève, personne ne rembourse le manque à gagner d’une entreprise”, indique-t-il.

Il rappelle que ce sont les indépendants, commerçants, libéraux qui pâtissent le plus de ces grèves.

Maryline Ottmann, Margaux Boulte et Yoko Trigalot (Avec G.D)