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Retraites: alors que le mouvement prend de l'ampleur, certains envisagent des actions plus dures

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Encore un succès pour la mobilisation contre la réforme des retraites, ce mardi. Les Français ont de nouveau été nombreux à descendre dans la rue, notamment à Guéret (Creuse) où, comme le 19 janvier, plus de 4.000 personnes se sont mobilisées.

Le 19 janvier n'était donc pas un coup, mais bien le début d'une mobilisation d'ampleur. Encore plus de monde dans la rue ce mardi un peu partout en France pour manifester contre la réforme des retraites. 2,8 millions de manifestants selon la CGT, 1,27 million d'après la police. Des chiffres en hausse, quelle que soit la source, malgré un taux de gréviste en baisse dans la fonction publique d'Etat, 19,4% mardi, contre 28% le 19 janvier d'après le ministère, ou dans l'Éducation nationale par exemple, 25,9 mardi contre 38,5% le 19 janvier, selon le ministère.

À Guéret, dans la Creuse, la manifestation de mardi a également été plus suivie que celle du 19 janvier. 4.800 personnes ont défilé dans les rues de cette ville préfecture, qui compte 13.000 habitants, contre 4.000 la dernière fois selon l'intersyndicale, 4.300 selon le renseignement territorial, contre 4.100 le 19 janvier. Ce succès a renforcé la détermination des opposants à la réforme des retraites.

"Il faut continuer". C'est le mot d'ordre de Samuel. Ce fonctionnaire de 37 ans est résolu à débrayer et à manifester autant de jours qu'il le faudra.

“S'il y en a 50, je ferai toutes les mobilisations. À un moment, il faut se battre pour notre vie. La vie n’a pas de prix. Donc on n’ira pas au restaurant, il y a plein de choses qu’on ne fera pas. Je préfère perdre de l’argent que de perdre ma vie”, appuie-t-il.

Un durcissement du mouvement par les agriculteurs?

Et pour donner encore plus d'ampleur au mouvement dans les prochaines semaines, Cynthia, professeur des écoles, essaye de convaincre. “J’ai des connaissances qui sont venues alors qu’elles n’ont pas l’habitude de manifester ou de faire grève. C’est ça aussi de rester mobiliser. Il faut se dire que si on ramène tous un copain la prochaine fois et bien ça fera boule de neige”, assure-t-elle.

“On voit que la mobilisation a pris de l’ampleur. Ça nous donne envie d’aller de l’avant. Au niveau agricole, il y a une certaine démobilisation. Là, peut-être que ça va donner un petit peu d’élan pour nous pousser à revenir. Et si ça ne bouge pas au niveau du gouvernement, à durcir le mouvement. C’est-à-dire venir avec des tracteurs et organiser des blocages. On en parle, on y réfléchit”, assure-t-il.

Parmi les nouveaux, Paul. Cet agriculteur vient de rallier le mouvement et il est prêt à aller plus loin pour faire entendre sa voix. Selon lui, c'est justement en durcissant le mouvement, qu'il prendra encore plus d'ampleur.

Caroline Philippe avec Guillaume Descours