"Avions qui jettent des virus", "attentats menés par l'Etat"… ces Français qui croient aux théories du complot
Près de huit Français sur 10 (79%) adhèrent à au moins l'une des grandes théories du complot. C'est ce que révèle une étude de l'Ifop publiée dimanche. Parmi ces théories, 55% des Français approuvent l'idée que "le ministère de la santé est de mèche avec l'industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins". 54% sont d'accord avec l'affirmation que "la CIA est impliquée dans l'assassinat du président John F. Kennedy".
En matière de terrorisme, 19% des Français considèrent qu'à propos des attentats contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher en janvier 2015, "des zones d'ombres subsistent". Ils sont même 30% à penser cela chez les 18-24 ans. Enfin, 16% des Français pensent que les Américains n'ont jamais été sur la Lune, et 9% croient "possible que la Terre soit plate et non pas ronde comme on nous le dit depuis l'école".
"Des avions qui jetteraient des virus"
Ce phénomène est-il si répandu? En interrogeant des Français dans les rues de Paris, les journalistes de RMC n'ont eu aucun mal à trouver des adeptes de la théorie du complot. Shani, d'abord. A 22 ans, elle ne s'en cache pas, elle adhère à plusieurs théories du complot. Sur la question des vaccins notamment. "Effectivement, j'avais lu et entendu parler qu'il y avait des espèces d'avions qui jetteraient des virus pour favoriser la vente des vaccins". Grossier ? Et pourtant… "Il n'y a pas de fumée sans feu, si tout le monde en parle… On se demande, on se pose des questions."
Beaucoup de Français se posent également des questions sur le terrorisme, comme Lorenzo, 21 ans, persuadé qu'on ne nous a pas tout dit sur l'attentat contre Charlie Hebdo. "Dans les attentats il y a certaines choses bizarres, comme le fait par exemple qu'on trouve des cartes d'identités à chaque fois. Je suppose que des pays occidentaux, dont l'Etat français, sont derrière ces actes terroristes".
"Une remise en cause du système"
Des propos qui ne surprennent pas du tout Delphine Maillet, avocate spécialiste du droit de la presse. "Ce n'est pas si surprenant, c'est le phénomène des réseaux sociaux, des informations qui sont extrêmement libres… C'est une remise en cause des politiques, une remise en cause du système, qui doivent récupérer de la crédibilité, changer leur discours et appréhender les choses autrement". Pas simple quand, selon cette même étude, un tiers des Français estiment que les journalistes restituent l'information de manière déformée.