Covid-19: pourquoi AstraZeneca arrête la commercialisation de son vaccin?

C’est la fin de l’histoire pour le vaccin Astrazeneca. Dans la course au vaccin contre le Covid-19, il était arrivé troisième, derrière Pfizer-BioNtech, l’association du géant américain et d’une petite PME allemande, et dernière Moderna, une entreprise de la tech américaine dirigée un français.
AstraZeneca était le résultat de recherches menées par l’université d’Oxford, associé au groupe pharmaceutique anglo-suédois. Pfizer-BioNtech, Moderna et AstraZeneca se sont donc partagés au départ l'énorme marché mondiale de la vaccination contre le Covid-19 à partir du début 2021.
Depuis AstraZeneca a écoulé son sérum à trois milliards de doses en trois ans et demi. La plupart à prix coûtant, parce que c'était la condition posée par les chercheurs d'Oxford.
Les stocks restants privés de leur autorisation de vente
Mercredi, la commercialisation du vaccin s'est arrêtée. AstraZeneca l’a retiré de la vente et à la demande du laboratoire, l’Agence européenne du médicament a retiré son autorisation de vente. Tout cela pour que les stocks qui existent encore ne puissent pas être écoulés.
Le géant pharmaceutique explique que cette décision est tout simplement la conséquence de la chute de la demande. Dans le monde entier, on se vaccine de moins en moins, et avec ce vaccin là en particulier. Les ventes avaient même déjà cessé depuis un certain temps.
AstraZeneca se dit "incroyablement fier" d’avoir contribué à lutter contre la pandémie. Le laboratoire estime que son vaccin a permis de sauver 6,5 millions de vies rien qu’au cours de l'année 2021. Son retrait aujourd’hui serait donc uniquement dû à des raisons commerciales, et pas a des soupçons sur sa sécurité.
Des risques de thromboses et de décès
Des soupçons, pourtant, il y en a eu. Dès le début ce vaccin a fait débat. En France, il a d’abord été autorisé, puis interdit, puis réservé au plus de 65 ans. Le président de la République Emmanuel Macron s'était interrogé publiquement sur son efficacité, ce qui avait provoqué une très grosse colère de Boris Johnson, alors premier ministre britannique. Les Américains eux, n’avaient jamais autorisé la mise sur le marché de ce vaccin anglais.
La question la plus sérieuse est celle de possibles thromboses liées à l’utilisation de ce produit. Dès le mois de mars 2021, trois mois donc après sa mise sur le marché, l’agence britannique du médicament a annoncé que 7 patients étaient morts d’une thrombose, un caillot de sang bouchant une veine. En France à la même date, 4 décès sur 2 millions de vaccinés à l'époque, avaient été constatés
L’agence européenne du médicament avait conclu que le lien de cause à effet entre le vaccin et ces thromboses était "possible". Mais elle avait aussi jugé que la balance du bénéfice-risque restait positive. Le risque de mourir du Covid-19 étant plus grand que celui de mourir d’une thrombose, d'après l’agence.
Le vaccin est en tout cas resté en vente depuis trois ans. Même si en Grande Bretagne un collectif de 50 familles a porté plainte contre AstraZeneca. Cette action auprès de la haute cour britannique est peut être aussi à l’origine du retrait de la vente de ce vaccin.
Où en est la pandémie de Covid-19?
Du côté de la pandémie de Covid-19, la situation continue de s'améliorer. Le virus est de moins en moins dangereux. Il fait environ, en ce moment, 200 morts par jour dans le monde entier, c’est très peu. C’était 100 fois plus au pic de la crise.
Le Covid-19 depuis le début, est tout de même responsable de la mort de 7 millions de personnes sur la planète en 4 ans seulement.