Désengorger les urgences avant 2025: "C’est possible" selon François Braun, qui mise sur le 15

Une promesse dans l’allocution présidentielle. Emmanuel Macron veut désengorger les urgences d’ici la fin de l’année 2024, alors que de nombreux services sont en difficulté par manque de personnel. L’engagement peut-il être tenu? L’objectif a été jugé par "surréaliste" par Patrick Pelloux, le président de l’Association des médecins urgentistes de France. Mais selon le ministre de la Santé François Braun, médecin urgentiste de formation, "c’est possible" d’y arriver avant 2025.
"En tout cas, c’est indispensable, nécessaire, explique-t-il dans ‘Apolline Matin’ ce mercredi sur RMC et RMC Story. On ne peut pas se contenter de dire que ça ne va pas et ne rien faire. Ce n’est pas la volonté du président, la mienne non plus. C’est possible. On connait les problèmes des urgences, depuis trop longtemps. Avec trop de patients qui viennent aux urgences alors qu’il pourrait y avoir d’autres solutions et des patients qu’on n’arrive pas à mettre dans des lits d’hospitalisation. C’est à ces deux niveaux qu’il faut agir."
"Le Samu est en train de devenir ce service d’accès aux soins"
François Braun veut donc renforcer le recours au 15, le numéro du Samu à appeler avant de se rendre aux urgences. "Je pense connaitre les réalités de l’hôpital, je n’ai pas de baguette magique, indique-t-il. Il y a un panel de solutions à mettre en place, ce ne sera pas les mêmes partout. Réguler les entrées des services d’urgence, ça fonctionne. Mettre en place des lits d’hospitalisation en aval des urgences, pour que les patients ne restent pas des heures et des heures sur des brancards, ça fonctionne."
"Dans le doute, on appelle le 15, le Samu, qui est en train de devenir ce service d’accès aux soins que nous généralisons sur tout le territoire national, ajoute le ministre de la Santé. Une urgence, c’est quand vous avez l’apparition d’un symptôme qui va vous inquiéter. Vous avez besoin d’un avis médical urgent. Cet avis, on l’a en faisant le 15. Le 15 va vous envoyer une équipe de réanimation parce que c’est peut-être un infarctus, ou vous donner un conseil."
"Faire croire que nous aurons plus de médecins demain, ce n’est pas vrai"
Si François Braun préconise le réflexe du 15, c’est aussi parce que le manque de médecins ne va pas se résoudre rapidement. De nombreux soignants ont jeté l’éponge ces dernières années. "C’est un gâchis monumental, reconnait le ministre de la Santé. C’est dramatique que quelqu’un qui a cette passion de se dévouer aux autres abandonne. Les conditions de travail dans l’hôpital, et même dans la médecine de ville, se sont dégradées ces 10, 20 dernières années. Il faut réorganiser notre système. Il faut un langage de vérité. Faire croire que nous aurons plus de médecins demain, ce n’est pas vrai. Faire croire qu’on pourra les mettre partout, ce n’est pas vrai."