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Hôpital: les soignants de l'AP-HP appelés à reporter leurs vacances de Noël contre une rémunération

Dix jours décalés, représentent 2000 euros. Mais cette mesure ne séduit pas tous les soignants.

2000 euros pour travailler pendant les vacances de Noël. Pour faire face à la cinquième vague de Covid, le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch, propose aux soignants qui l’acceptent de décaler leur semaine de vacances pendant les fêtes contre rémunération.

Racheter" les congés payés des soignants au prix fort pour qu'ils acceptent de sacrifier leurs vacances de Noël dans une période où les hôpitaux souffrent du manque de personnel. Une annonce pour faire face à l’afflux de patients dû au covid.

Avec 1600 euros par mois, financièrement, c'est difficile pour Guy aide-soignant dans un hôpital parisien. Il avait prévu d'être en vacances la deuxième semaine des vacances de Noël, mais ces 200 euros d'indemnité par jour l'ont convaincu de venir travailler.

“C’est quand même bien, on ne peut pas négliger ça. Il faut le prendre. Moi, je le prendrai bien sûr. Ça fait du bien”, explique-t-il.

Les soignants réclament du personnel supplémentaire

Une compensation financière dont profiteront Léo et Sarah, deux jeunes aides-soignants. Une compensation nécessaire, selon eux, mais qui n'est pas un cadeau.

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“D’être plus payé sur des moments où on est censé être avec ses proches pour moi, c’est un minimum. Mais est-ce qu'assez? Avec tout ce qu’on traverse en ce moment, je ne suis pas sûr”, indique Léo. “Au final, on est vraiment fatigué et au bout d’un moment l’argent, on s’en cogne”, ajoute Sarah.

D'autres n'annuleront pas leurs vacances malgré les appels du pied du directeur de l'AP-HP Martin Hirsh, comme Corinne, aide soignante depuis 30 ans à l'hôpital Saint-Louis.

“Personnellement, c’est indispensable de prendre des vacances à Noël parce qu’on est fatigué. Ça fait un certain temps qu'on est sur le terrain. Le mot est simple : fatigue. Il faut qu’on soit plus nombreux”, appuie-t-elle.

Des moyens humains supplémentaires pour mieux prendre en charge les patients, c'est ce que réclament la plupart des soignants.

Mahauld Becker-Granier avec Guillaume Descours