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"La situation s'aggrave": FO saisit la justice pour alerter sur l'état des urgences à Strasbourg

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C'est la première fois qu'un syndicat saisit la justice face à l'état jugé "gravissime" des urgences de Strasbourg. Force ouvrière a saisi mercredi la procureure pour dénoncer la surcharge des urgences après 55 droits d'alerte émis en 2022 et 36 en 2023.

Le syndicat Force ouvrière a saisi ce mercredi la procureure de la République de Strasbourg pour alerter sur l’état jugé “gravissime” des urgences de l’hôpital de la ville. C’est la première fois qu'un syndicat saisit la justice. Selon FO, la situation actuelle met en danger à la fois le personnel du CHU, mais aussi la vie des patients qui sont pris en charge au niveau des urgences de l’hôpital.

"J’ai déjà dénoncé certains faits sur votre antenne il y a six mois, mais aujourd’hui, la situation s’aggrave, explique Christian Prudhomme, secrétaire Force ouvrière aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, dans Apolline Matin ce vendredi sur RMC et RMC Story. Un exemple encore jeudi matin, on a eu des défauts de prise en charge caractérisés avec des déclarations d’événements indésirables graves faits par les médecins. Les patients sont bloqués dans les véhicules et on n’arrive pas à les prendre en charge. Jeudi après-midi, il y a un patient qui a été bloqué six heures et qui, en fait, était en train de faire un infarctus du myocarde. Donc ça aurait pu entraîner un arrêt cardiaque."

Le principal problème, c’est le manque de lit. Selon le syndicaliste, 800 lits ont été fermés en dix ans. Une situation qui a été aggravée au moment de la crise du Covid. “Aujourd’hui, on n’arrive plus à faire face à la demande de soins de la population strasbourgeoise”, déplore-t-il.

Le plan blanc déclenché

Sur BFM Alsace, c’est un ambulancier qui a livré un témoignage saisissant de la situation. “J'ai un patient qui est décédé dans l'ambulance devant les urgences sans qu'on ne puisse le prendre en charge à temps. Il était avec nous quatre heures dans l'ambulance, on a alerté à plusieurs reprises le personnel qui était débordé ce jour-là”, explique cet ambulancier.

Et pour Christian Prudhomme, cela montre bien qu’il y a un danger. "Nous considérons que c’est inacceptable. Il faut qu’il y ait des moyens, il faut qu’il y ait une prise de conscience de nos tutelles parce que nous estimons qu’il y a un déni", appuie-t-il.

L'ARS Grand Est a activé ce jeudi le plan blanc dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, en raison d'une situation tendue dans les hôpitaux.

Guillaume Descours Journaliste RMC