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"Le niveau est critique": les gynécologues craignent des fermetures inopinées de maternités cet été

Une infirmière dans le couloir d'une maternité parisienne

Une infirmière dans le couloir d'une maternité parisienne - Martin BUREAU © 2019 AFP

La pénurie de personnel soignant inquiète les professionnels de nombreux domaines de la médecine. Le syndicat des gynécologues alerte sur le "niveau critique" du manque de personnel dans les maternités.

"C'est de pire en pire". La crise des soins touche la France dans tous les domaines. Les professionnels de santé multiplient les alertes ces dernières semaines, comme le Pr Rémi Salomon lundi sur RMC. Hôpital, services d'urgences, médecine de ville... La pénurie de soignants a également "atteint un niveau critique" dans les maternités, faisant courir un risque de "fermetures estivales inopinées", comme l'affirme ce mardi le principal syndicat de gynécologues.

"L'accident est imminent": à un mois des vacances s'alarme le Syndicat des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof) dans un communiqué. Il pointe du manque de médecins - y compris pédiatres et anesthésistes - ainsi que de sages-femmes, qui "atteint un niveau critique qui met en danger les femmes".

"Les signaux envoyés" par les pouvoirs publics "ne sont pas encourageants" selon le syndicat

"La périnatalité est en grande souffrance", avec des soignants qui "se découragent" et "désertent les salles de naissances", ajoute le syndicat, estimant que "l'hémorragie n'est pas près de se tarir" car "les signaux envoyés" par les pouvoirs publics "ne sont pas encourageants".

Pour preuve, le Syngof cite l'agence régionale santé de Bretagne (ARS), qui a sommé ses hôpitaux et cliniques de lui "transmettre régulièrement" avant l'été "les fermetures de lits envisagées (et) le plan de continuité d'activité (avec) une attention accrue sur les services d'urgences et de maternité".

Décriant cette "gouvernance administrative", le syndicat juge que "seule une juste reconnaissance (...) de tous les soignants permettra de résoudre" le problème et "d'éviter les fermetures estivales inopinées de maternités", ou "pire, les fermetures définitives après accidents graves".

Le sujet touche d'autres régions, comme l'Ile-de-France, où l'ARS anticipe un été "tendu, voire très tendu", en particulier dans les maternités où "il y a un peu plus de difficultés en général", selon sa directrice Amélie Verdier, qui a "enclenché des actions avec des sages-femmes libérales pour voir comment elles peuvent venir de manière renforcée dans les établissements".

La rédaction avec AFP