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Santé

Le salaire des médecins intérimaires plafonné: des services menacés à cause du manque de personnel

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Le gouvernement ne veut plus de médecins "mercenaires". Les salaires des médecins intérimaires sont plafonnés dès ce lundi. Ils ne pourront plus toucher plus de 1.390 euros brut pour une garde de 24h. Mais face à cette régulation, certains services, notamment d'urgences, voient arriver une conséquence directe: le manque de médecins.

Dès ce lundi, les salaires des médecins intérimaires dans les hôpitaux publics seront plafonnés. Pas plus de 1.390 euros brut pour une garde de 24 heures.

C'est l'application de la loi Rist, initiée par Marisol Touraine, instaurait déjà un plafond. Mais dans les faits, il n'est pas toujours appliqué. Le ministère de la Santé veut donc lutter contre les praticiens qui font monter les enchères et qu'il qualifie de "mercenaires". Sauf que ces plafonds font déjà des dégâts.

À Feurs, dans la Loire, les urgences sont désormais fermées. Elles fonctionnaient avec cinq titulaires et cinq intérimaires qui suspendent leur activité face à cette loi. Une fermeture brutale et inexplicable pour Jacques Devaux, urgentiste depuis 18 ans.

“Le directeur de l’hôpital a décidé de son propre chef d’une fermeture des urgences de Feurs. Ça me met en colère”, indique-t-il.

Un service de santé dégradé

La colère aussi des habitants qui seront les premiers pénalisés selon le Docteur Olivier Nicolas, président du Comité de défense et de soutien du centre hospitalier du Forez.

“Les personnes ne vont pas aussi facilement se déplacer pour des symptômes dits bénins, mais qui peuvent révéler des pathologies beaucoup plus lourdes”, assure-t-il.

Un cas loin d'être isolé. L'hôpital de Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir, est aussi menacé par le manque de médecins. Le maire Harold Huwart a réussi à contenir le problème, pour l'instant. “La cheffe du service d’urgence repousse ses congés, on a réussi à signer avec un certain nombre d'anesthésistes pour les rattraper,” détaille-t-il.

Des élus de petites villes qui craignent aussi pour l'attractivité de leur territoire si l'offre de soin se dégrade un peu plus.

Clara Gabillet avec Guillaume Descours