MeToo hôpital: des soignants manifestent devant le ministère de la Santé pour dénoncer les violences

Après le cinéma et l'armée, c’est au tour de l'hôpital. Le mouvement MeToo secoue les universités de médecine et les établissements de santé. Les témoignages de violences sexistes et sexuelles se multiplient. Deux étudiantes sur cinq sont victimes de harcèlement sexuel à l'hôpital d'après une étude de 2021.
Mercredi soir, le collectif Emma Auclert organisait un rassemblement devant le ministère de la Santé, à Paris, pour dénoncer ces violences. Il demande à être reçu par les ministres Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux, et surtout des mesures concrètes.
Ils étaient une trentaine rue de Grenelle, blouses sur le dos et pancartes dans la main. Une étudiante en médecine sur cinq a été agressée sexuellement par l'un de ses camarades d'après une étude de l'Association nationale des étudiants en médecine. Florence est la mère de l'une d'entre elles.
“Elle a failli être violée. Elle s’est aperçue qu’il y avait plusieurs jeunes femmes dans son cas. Son agresseur a pris de la prison avec sursis et a été autorisé à poursuivre ses études. Et le comble, c’est qu’il est allé en stage de gynécologie”, indique-t-elle.
Une interdiction d'exercer la médecine pour les personnes condamnées?
Des témoignages comme celui-ci, Audrey, interne en anesthésie, en a récolté une quarantaine en seulement un mois. “On est vraiment à la première marche d'un long long escalier. Il ne faut pas se dire que là, ça y est, on en a parlé, ça va bien se passer. Ce n’est pas vrai”, insiste-t-elle.
Pour changer les choses, les associations demandent des moyens d'abord, comme l'explique cette syndicaliste.
“Aujourd’hui, dans les hôpitaux, il y a des plans égalité femmes-hommes qui sont mis en place, mais ce sont des plans qui sont faits sans moyens budgétaires et humains”, assure-t-elle.
Autres mesures réclamées, l'interdiction de faire changer de service une salariée victime de violences si elle ne l'a pas elle-même demandé, et l'interdiction d'exercer pour les étudiants et les médecins condamnés par la justice.