"On a une sacrée responsabilité": les assistants de régulation médicale en manque de reconnaissance

Les assistants de régulation médicale (ARM) du Samu sont en grève. Ils ont rendez-vous ce jeudi à 11 heures devant les agences régionales de santé et le ministère de la Santé, à Paris.
Une conseillère du nouveau ministre Aurélien Rousseau recevra les représentants après un été difficile. D’après l’Association française des ARM, les appels au Samu ont augmenté de 30% dans la plupart des départements et de 45% dans les zones touristiques.
Dans une période de fortes tensions aux urgences, où les autorités enjoignent aux patients "d'appeler le 15", les agents de régulation demandent de meilleures conditions de travail.
Leur mission? Trente secondes pour évaluer la situation, engager les secours ou rediriger vers un spécialiste... et recommencer, plus de 100 fois par jour, pour faire gagner du temps médical.
“On a une sacrée responsabilité. On est obligés de prendre des bonnes décisions, rapidement, avec un minimum de temps, que ce soit clair pour le patient, pour le médecin”, indique Delphine.
Des personnels à bout
Et l’activité augmente, +25% en 2022. “Il y a des gens qui n’ont pas de médecins. Au niveau des urgences, ils sont débordés. Donc on est la roue de secours. Si on n’était pas là, le Samu ne pourrait pas fonctionner. Déjà nous, avec des pics d’appels, on est débordés”, appuie-t-elle.
La direction de l’hôpital a bien recruté une vingtaine d’agents de régulation en deux ans. Mais Delphine et son collègue Abdul réclament plus d’effectifs sur le plan national. Une grève pour plus de reconnaissance également, car la fatigue pèse.
“Je tiens le coup, mais jusqu’à quand, je ne sais pas. On fait des nuits, des week-ends donc on voudrait une augmentation des salaires pour attirer d’autres personnes et faire rester les ARM en poste”, explique Abdul.
Les ARM demandent une prime de 100 euros nets par mois, comme les autres professionnels des urgences.