Recherche, vaccins, traitements: le cancer bientôt réduit au rang de "maladie chronique"?

La lutte contre le cancer s'intensifie et progresse. Au congrès annuel de la société européenne d'oncologie médicale à Barcelone, les chercheurs en pointe dans la lutte contre la maladie ont dévoilé leurs études et leurs travaux de rechercher. Et les nouvelles sont bonnes.
D'abord, avec des méthodes connues et déjà utilisées comme l'immunothérapie qui a fait ses preuves. Cette technique stimule les défenses immunitaires d’un patient là où la chimiothérapie s’attaque directement et brutalement aux cellules cancéreuses pour freiner leur prolifération. Les chercheurs et les scientifiques le confirment: l'immunothérapie tient toutes ses promesses avec du concret sur le traitement des cancers de la peau et des avancées sur le cancer du col de l’utérus.
Moins de séances de radiothérapie
Une autre étude fait beaucoup parler d’elle: un traitement contre un type de cancer du sein, le "triple négatif. Ce cancer rapide et agressif qui frappe 9000 nouvelles patientes chaque année en France. Sur plus de 60.000 nouveaux cas de cancer du sein par an, le triple négatif ne réagit pas aux traitements traditionnels.
Mais si on associe immunothérapie, chimiothérapie et chirurgie, cette étude nous apprend que l’on améliore sensiblement la survie à long terme et on réduit la récidive. Les experts parlent de méthode "révolutionnaire".
Autre bonne nouvelle, cette fois sur le front de la lutte contre le cancer du sein, le cancer le plus mortel chez la femme avec 12.000 décès par an. Une chercheuse française a fait la démonstration que l’on peut réduire les séances de radiothérapie après un cancer en passant de 25 à 15 séances.
C’est moins révolutionnaire, moins spectaculaire mais franchement concret pour les patientes: moins de fatigue, moins de contraintes et surtout moins d’effets secondaires surtout.
Vers une vaccination contre le cancer?
La promesse de demain, c'est la vaccination contre le cancer ou comment ne pas attraper de cancer grâce à un vaccin "préventif", comme cela existe déjà avec le papillomavirus, le cancer du col de l'utérus.
Aujourd'hui, les scientifiques envisagent de soigner grâce à un vaccin "thérapeutique"
ou encore des vaccins personnalisés, adaptés à une tumeur ou même à un patient. Le Laboratoire BioNTech teste déjà un vaccin contre le cancer du poumon pour s’assurer qu’il est bien assimilé.
Sur le même cancer, un labo français est encore plus avancé… avec de meilleurs résultats que la chimiothérapie. Un meilleur taux de survie, pas de perte de cheveux, une meilleure immunité générale, là où l’on sait que la chimio affaiblit.
La recherche boostée par la pandémie de Covid-19?
Cancer du pancréas, cancer de l’ovaire, la recherche avance partout. Pour le cancer de la prostate, on espère des vaccins dans les 5 ans. Et le laboratoire Moderna espère beaucoup d’un traitement, à ARN messager, contre le cancer de la peau… peut-être pour l’an prochain.
Moderna, BioNTech, ces noms-là nous les avons déjà entendus pendant la course au vaccin contre le covid-19. Le développement de vaccins à ARN messager, c’était une promesse d’efficacité sur le moment mais aussi un espoir pour d’autres pathologies à l’avenir et la recherche dans le domaine a été célébrée par le Nobel de Médecine il y a un an. Car avec l'ARN messager, nos propres cellules sont entraînées à reconnaître, à combattre et à éliminer.
D’une manière générale, le Covid-19 a vraiment mis le vent dans le dos des chercheurs. On cherche contre la dengue, le chikungunya, le diabète, Alzheimer même. Et ce ne sont pas deux ou trois projets mais bien 286 vaccins qui seraient actuellement en phase d’essai clinique dans le monde dont un tiers viseraient des cancers: "Notre but est de transformer le cancer en maladie chronique", assure au Parisien, Cyrille Cohen de l’Université Bar-Ilan de Tel Aviv en Israël.