Recul dans le monde mais rebond en France: où en est-on de la pandémie de Covid?
Depuis le pic de janvier dernier, l'épidémie de Covid-19 ne cesse de reculer. Même si en France, on assiste à un léger rebond dû à l'apparition de deux nouveaux sous variants d'Omicron.
À l’échelle mondiale, l’épidémie de Covid régresse de façon spectaculaire et selon tous les critères (contamination, hospitalisation, décès). Selon les chiffres du site Wordometer, on compte en ce moment environ 400.000 nouveaux cas par jour, contre 4 millions, soit dix fois plus, en janvier dernier.
Lundi, on a enregistré 744 morts sur la planète, contre 13.000 par jour en février dernier. Ce qui veut dire qu'actuellement, le Covid fait deux fois moins de morts que la grippe, alors que l’hiver dernier, il faisait dix fois plus de morts que la grippe.
Cependant, ces chiffres sur les derniers mois ne disent rien de ce qui va se passer dans les prochains mois. C’est un constat, pas un pronostic sur l’avenir. Mais le constat est clair, le virus recule.
Dans certains pays, le recul est très spectaculaire. Prenons l’Inde par exemple, 1,4 milliard d’habitants, deuxième pays le plus peuplé du monde. Depuis plusieurs semaines, il n’y a pratiquement plus de contaminations, pratiquement plus de décès. Au Brésil, où il y a deux ans, on mourait faute d'oxygène, les chiffres ont été divisés par dix, même s’il y a une petite remontée des contaminations en ce moment. Même situation aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, où le nombre de nouveaux cas a été divisé par 50 entre le pic hivernal et aujourd’hui.
Un rebond des contaminations en France
La Chine reste un cas particulier. Le pays a été incroyablement épargné pendant deux ans, puis touché cet hiver au moment où le virus reculait partout ailleurs. Touché beaucoup moins que ce qu’on a connu en Europe, mais beaucoup plus que ce que la Chine était prête à accepter. Les villes de Shanghai puis de Pékin ont subi un confinement quasi carcéral. On a vu ces scènes de révoltes contre l'enfermement et les quarantaines. Des scènes tout à fait inédites en Chine.
Et finalement, les choses rentrent déjà dans l’ordre. À Pékin, on a recensé seulement deux nouvelles contaminations lundi. Et les restrictions commencent à être levées. Les magasins, restaurants, bars, cinéma, salles de sport rouvrent cette semaine. Les écoles ouvriront la semaine prochaine. Et à Shanghai, la réouverture progressive a commencé mi-mai. C’est bientôt la fin du cauchemar pour les 25 millions d’habitants, même si un quartier vient d'être confiné.
On constate donc un recul au niveau mondial, mais un début de rebond en Europe et notamment en France. En France, le taux d’incidence est en hausse de 25% sur sept jours avec 22.000 cas positifs par jour. C’est la conséquence de l'arrivée de deux nouveaux sous-lignages du variant Omicron. Les variants BA4 et BA5, qui ont d’abord été repérés en Afrique du Sud et au Portugal.
D’ici deux semaines, ils seront dominants et entraîneront une hausse du nombre de cas. Même si personne ne se risque à prédire l’ampleur de cette vague. Au Portugal, le pic est déjà passé. Il a entraîné un rebond très important des contaminations, mais pas des hospitalisations.
L'épidémiologiste Arnaud Fontanet s’attend aux mêmes conséquences en France. Une reprise des cas, sans reprise forte des hospitalisations. Il faut l'espérer, parce que l’on sait que par ailleurs, Covid ou pas Covid, les hôpitaux français sont au bord de la crise de nerf et s’attendent à un été très difficile.