Sécheresse: les communes et agriculteurs s'adaptent face au manque d'eau

La sécheresse (illustration) - RAYMOND ROIG © 2019 AFP
Une partie de l'est des Bouches-du-Rhône subit la sécheresse de plein fouet. Ce vendredi 23 août, la préfecture a placé 45 communes en alerte renforcée et deux en "crise" face au manque d'eau.
Il est donc interdit d'utiliser l'eau pour l'agriculture, les espaces publics et plusieurs usages domestiques, tel que le lavage de voiture ou l'arrosage de pelouse.
Malgré le fort épisode orageux qui a touché le département le 15 août, la préfecture indique que "les précipitations ont été de trop faible intensité et trop brèves" pour enrayer la baisse du débit des cours d'eau, liée au fortes chaleurs fin juillet.
Résultat, les communes s'adaptent, notamment le village de Durban-Corbières, dans l'Aude. Les habitants ne bénéficient de l'eau courante de 6 heures du matin à 14 heures et sont approvisionnés quotidiennement en eau potable par des camions-citerne depuis mi-juillet.
Les plantations revues par les agriculteurs
Parmi les communes en situation de crise se trouve celle de Jouques qui a dû s'habituer et s'adapter au manque d'eau.
Alors, finis les grands champs de céréales, très gourmands en eau. Christian Valensisi, agriculteur, a revu ses plantations.
“Cette année, j’ai fait le choix de tout convertir en luzerne qui est un fourrage qui est très bien adapté à la sécheresse car il reste en place plusieurs années. Il enrichit le sol et il a quasiment pas besoin d’eau”, confie-t-il à RMC.
D'autres méthodes sont également utilisées, telle que "travailler ses sols de manière à pouvoir stocker l’eau, notamment dans les vignes, qu’on travaille en profondeur pour faire un tampon d’humidité qu’on va pouvoir utiliser”, ajoute-t-il.
Des actions de sensibilisation
Le secteur agricole n'est pas le seul à repenser ses pratiques. La commune aussi revoit ses priorités.
"Depuis trois ans, on a décidé de renoncer à ces concours de village fleuri qui semblent aujourd’hui obsolètes compte tenu des conditions climatiques et de sécheresse dans lesquelles on est”, indque Eric Garcin, maire de Jouques.
L'édile n'est pas vraiment étonné de la situation. "On commence à être habitués car c’est la troisième année consécutive où on est en crise, mais cette année ça arrive un peu tard”, explique-t-il au micro de RMC.
"On savait que le débit du cours d’eau était en train de diminuer et on savait qu’on approchait du seuil d’alerte donc on s’y prépare, mais aujourd’hui c’est moins une surprise qu’il y a deux ans”, ajoute-t-il.
Il organise aussi des actions de sensibilisation auprès de la population, comme des conférences avec des experts de la gestion de l'eau. Ce travail semble fonctionner : selon l'élu, la consommation en eau du village avait baissé de 10% l'an dernier par rapport aux années précédentes.
En parallèle, une partie du sud du département des Alpes-de-Haute-Provence a aussi été placée en "alerte renforcée" voire en "crise" face à la sécheresse, ce jeudi 22 août. Un statut qui entraîne des "restrictions plus fortes" de l'usage de l'eau, précise la préfecture.