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Sept mois après, quel bilan pour le conseil national de la refondation de la santé?

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Le minsitre de la Santé, François Braun, doit faire un premier bilan du Conseil national de la refondation côté santé, ce mercredi après-midi. Parmi la "boîte à outils" qui devrait être lancée, l'idée de cabinets de médecins généralistes gérés par des médecins à la retraite à temps partiel. Une idée encouragée par le président de la République.

Le 3 octobre dernier, le ministre de la Santé François Braun lançait le volet santé du Conseil national de la refondation. Sept mois plus tard, après 250 réunions et 10.000 personnes consultées, l'heure est au bilan. Ce mercredi, à 16h, le ministre reçoit 250 professionnels de santé, élus et représentants de l'État pour dresser un premier état des lieux.

L'objectif du Conseil était de tenter de régler la crise de la santé. Finalement, François Braun devrait annoncer une boîte à outils: une banque d'idées, composée notamment d'initiatives locales qui ont fait leurs preuves sur le terrain, que le ministre proposerait de tester à plus grande échelle, afin de pallier le manque de médecins dans certains territoires.

Un double-discours du ministre pour Christophe Prudhomme

Interrogé par RMC, le porte-parole des médecins urgentistes de France, Christophe Prudhomme, estime que cette proposition ne réglera pas le problème:

"On nous vend quelques exemples que l'on met en avant, mais qu'on ne généralise pas parce qu'il faut changer radicalement de système. On a besoin d'une politique de rupture et ce n'est pas la boîte à outils, par petites touches, on se satisfait de quelques expériences qu'on ne généralise jamais."

Christophe Prudhomme dénonce un double discours du ministre de la Santé: "C'est n'est que de la communication. Monsieur Braun est en train de fermer 150 hôpitaux de proximité. Les paroles de Monsieur Braun sont contredites par la réalité."

Des retraités remettent la blouse...

Parmi les initiatives locales qui pourraient être retenues, celle d'hôpitaux qui renaissent de leurs cendres pour créer des maisons médicales avec des médecins généralistes à la retraite qui reviennent y travailler. Cette idée, qui plaît d'ailleurs à Emmanuel Macron, a vu le jour à Hayange (Moselle), dans les anciens locaux des urgences de l'hôpital Foch, fermé en 2012. Ce centre a vu le jour sept ans plus tard, en 2019, et est devenu une oasis pour de nombreux patients.

"Je suis venu parce que mon médecin traitant n'était pas là, c'était pour mon père. Je n'avais pas de solution. Du coup, j'ai appelé, j'ai eu le rendez-vous directement. Ça rend service à la population", explique Mehdi, patient dans la salle d'attente.

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Il n'y a aucune condition préalable pour venir consulter dans ce centre médical unique en France. À sa création, quatre médecins exerçaient dans ce centre, dont le docteur Gilles Arous, 69 ans. Aujourd'hui, ils sont neuf médecins retraités à se relayer.

"Il y a un retentissement psychologique de notre structure qui est important dans la population. On ne les a pas laissés tomber."

...quelques jours dans la semaine

Avec les vacances scolaires, le centre est actuellement très fréquenté: "il y a beaucoup de médecins qui sont fermés et, malheureusement, il y a beaucoup de médecins aussi qui sont malades", raconte le docteur Arous qui estime que les patients "savent qu'on est là."

Officiellement à la retraite, ces praticiens n'exercent plus à plein temps, mais avec des plages horaires aménagés, en quart-temps: "Il y en a qui travaillent plutôt le matin, d'autres qui font toute la journée. On pourrait imaginer que quelqu'un veuille travailler le lundi et le jeudi à la carte."

Ce service est en quête d'un dixième médecin, mais pas forcément retraité. Une campagne va être lancée, à la rentrée, pour recruter de jeunes médecins.

Antoine Martin, Martin Cadoret avec MM