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Transports scolaires: il manque "7.000 à 8.000" chauffeurs de car pour la rentrée

Après l'été, la rentrée scolaire s'annonce mouvementée pour les parents. Selon le président de la Fédération nationale de transports de voyageurs, il y a une vraie pénurie de conducteurs de cars scolaires en France. Et cela touche toutes les régions.

Pourra-t-on faire accompagner son enfant à l’école en transport scolaire l’année prochaine? Le président de la Fédération nationale de transports de voyageurs a lancé un cri d’alerte ce jeudi matin sur RMC. Selon lui, il pourrait manquer un grand nombre de conducteurs de cars scolaires à la rentrée prochaine.

“On estime qu’il va nous manquer à la rentrée scolaire entre 7.000 et 8.000 conducteurs. Cette situation est encore plus préoccupante que ce qu’elle pouvait être l’année dernière. Elle va nous conduire, il faut le dire et on alerte à la fois les autorités organisatrices de transports, les pouvoirs publics et les familles, à ne pas pouvoir assurer un grand nombre de services scolaires dans tous les territoires français”, détaille Jean-Sébastien Barrault.

Il précise que toutes les régions françaises sont touchées par cette pénurie. “On avait déjà eu des difficultés à la précédente rentrée scolaire, notamment dans la région PACA et la région Grand-Est, mais aujourd’hui toutes les régions sont concernées”, précise-t-il.

La crise sanitaire, le facteur X

Comment en est-on arrivé à manquer de chauffeurs? Pour Jean-Sébastien Barrault, cette situation s’explique par le fait que le métier a longtemps été un métier de “reconversion”.

“Avant, nous ne pouvions pas attirer les jeunes vers ce métier parce que le permis pour devenir conducteur de car ne pouvait pas se passer avant 21 ans. Depuis un an, on peut passer le permis à 18 ans, le gouvernement a publié un décret pour répondre à nos attentes et à nos besoins. Mais on hérite de cette histoire avec une pyramide des âges, une moyenne d’âge dans notre métier, qui est très élevée”, explique-t-il.

Autre raison qui est, elle, plus récente et commune à beaucoup de métiers, la crise du Covid-19 qui a fortement impacté la profession. “Notre métier a été particulièrement sinistré par la crise sanitaire. Et on a un certain nombre de conducteurs qui ont préféré arrêter pour partir vers d’autres secteurs”, assure Jean-Sébastien Barrault.

Guillaume Descours