Auto-écoles complices, achats en ligne: 40% des codes de la route sont obtenus frauduleusement

Presque la moitié des attestations de codes de la route délivrées seraient frauduleuses. Selon le syndicat des inspecteurs du permis de conduire, 40% des élèves auraient fraudé pour obtenir leur précieux sésame. Avec des conséquences sur la route.

Surveillants véreux, auto-écoles complices... Selon le syndicat national des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire (Snica FO), 40% des attestations de codes délivrées seraient frauduleuses. Certaines seraient carrément achetées en ligne et d'autres obtenues en trichant avec la complicité des inspecteurs.

"80 centres d'examen ont été fermés", assure ce vendredi dans Apolline Matin, sur RMC et RMC Story, Patrick Mirouse, président de l'Ecole de conduite française, qui estime que le privé est "moins étanche" que le public alors que les centres d'examen ont été privatisés en 2016.

"Il faut que l'Etat mette en œuvre des contrôles renforcés et soit encore plus rigoureux sur les agréments de cette délégation de service public", appelle-t-il.

Cette fraude a explosé depuis la privatisation des centres d'examen en 2016. Depuis cette année, les épreuves ne sont plus surveillées par des inspecteurs du permis de conduire mais pas huit opérateurs "privés", dont La Poste. Une mesure qui selon le gouvernement a permis de créer 142.000 places de candidats en plus.

L'invité du jour : Karima Delli et Patrick Mirouse - 08/12

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Des conséquences directes sur la route

"On a soutenu cette mesure parce qu'à l'époque, on ne pouvait plus passer le code, il fallait attendre six mois et ça coûtait cher", rappelle Patrick Mirouse, qui exclut tout retour en arrière alors qu'aujourd'hui, se présenter à l'examen du code de la route ne coûte "que" 50 euros et qu'en cas d'échec, les candidats peuvent se représenter dès le lendemain.

Frauder à l'examen du code de la route est un délit passible de trois ans d'emprisonnement, 45.000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction de se présenter un examen. Insuffisant pour décourager les fraudeurs visiblement.

Avec des conséquences directes sur la conduite. "Les panneaux ne sont pas connus, les marquages ne sont pas compris, les candidats vont prendre des voies réservées aux bus par exemple", confiait en mai dernier à RMC une monitrice d'auto-école à Paris.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC