"Ça explose": à Paris, l'inquiétante flambée des violences envers les chauffeurs de bus

Une violence quotidienne qui s'accroît? Selon un rapport commandé par les représentants du personnel de la RATP, on serait passé de 690 agressions de chauffeurs de bus en 2021 à près de 900 en 2022, soit près de trois chaque jour. Avant le Covid, le chiffre en 2019 était de 802.
"Les violences sur les machinistes ont explosé ces derniers temps", confirme sur RMC Jean-Christophe Delprat du syndicat FO-Transports.
Il estime que le "climat de violence" s'est dégradé, expliquant que les petites agressions invisibles dans les statistiques sont également en recrudescence. "Au delà des agressions, il y a des crachats, des regards, des insultes... Les résultats auraient été pires qu'annoncés", souffle Jean-Christophe Delprat.
"C'est notre société qui est violente"
Des violences qui ne viendraient pas uniquement des passagers selon lui: le climat de violence englobe également selon le "chaos" que l'on peut parfois ressentir sur les routes.
"Que ce soit dans Paris intra-muros ou en grande banlieue, il y a une multitude de problématiques avec les automobilistes, les conducteurs de trottinettes, les cyclistes..."
"Les gens cherchent parfois un défouloir, et le défouloir est l'agent RATP devant eux", ajoute ce syndicaliste.
Rappelant que le métier de machiniste est "pénible", Jean-Christophe Delprat voit en ce climat de violence une explication à la difficulté de recruter des jeunes dans les domaines du transport. Mais aussi au départ de certains chauffeurs franciliens dans des régions supposées plus calmes.
Comment venir à bout de ce fléau? Le responsable syndical est pessimiste: "Il n'y a pas de réelles solutions. C'est notre société qui est violente", tranche-t-il, estimant également que la réponse judiciaire "n'est peut-être pas à la hauteur" face à ces agressions du quotidien. "Il faut tout revoir", juge-t-il. Vaste chantier.