RMC

"J’étais un voyou de la route": il conduisait sous ecstasy et en fait encore des cauchemars

Dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story, un automobiliste témoigne sur ses trajets en voiture effectués sous l’emprise de la drogue.

Un énième drame provoqué par l’alcool et la drogue. Trois jeunes policiers de Roubaix sont morts dans un accident de la route dimanche à Villeneuve-d’Ascq, percutés par un véhicule qui roulait à contre-sens, en excès de vitesse, et conduit par un homme de 24 ans qui présentait un taux d'alcool dans le sang de 2,08g/l et était positif au cannabis, selon la procureure de Lille Carole Étienne. Le chauffard et son passager (23 ans), gravement blessé et contre lequel des pompiers venus porter secours ont porté plainte pour injures, étaient défavorablement connus de la police pour consommation d'alcool, usage de stupéfiants et outrages.

Conduire sous l’emprise de la drogue, Frédéric, un auditeur RMC du Loir-et-Cher, l’a fait… Et le regrette profondément aujourd’hui. "Pendant plus de deux ans, j’ai conduit pendant plus de quatre heures sous ecstasy, témoigne-t-il dans ‘Apolline Matin’ ce mardi. C’était il y a 20 ans. Tout est stoppé maintenant. J’étais un voyou de la route, avec une voiture assez sportive, en plus. J’étais minimum à 180 km/h entre Cherbourg et Paris, sous emprise."

Avec le recul, cette inconscience l’effraye. "J’en fais encore des cauchemars, explique-t-il. S’il y a des jeunes qui nous entendent, ne faites pas ça. Encore maintenant, à 47 ans, j’en fais encore des cauchemars parce que j’aurais pu provoquer un drame pas possible. Sous l’emprise, on se sent fort. Et je n’ai jamais eu aucun contrôle (de police)."

"Il y a beaucoup de fois où je ne me souviens plus de la route"

"Quand vous vous réveillez le matin, que vous regardez si votre voiture est bien sur le parking, que vous ne vous souvenez pas de la route… C’est ça, mes cauchemars. Il y a beaucoup de fois où je ne me souviens plus de la route, si j’ai provoqué quelque chose… Mais je n’ai jamais rien provoqué. Cela fait 27 ans et j’arrive encore à en faire des cauchemars de ces routes sous emprise", ajoute Frédéric, qui est parvenu à sortir de la drogue.

"Je me suis sevré parce que ça partait trop loin, explique-t-il. Je me suis enfermé dans mon appartement pendant trois semaines et je me suis sevré. C’est moi qui ai pris conscience des choses, mais il m’a fallu plus de deux ans. Si on m’avait contrôlé au moins une fois, si on m’avait dit ‘Monsieur, on vous broie le véhicule ou on vous le met à la fourrière, et vous passez au tribunal’, je pense que j’aurais pris plus vite conscience."

LP