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La limitation de vitesse à 80 km/h  va-t-elle être suspendue?

Saisi par 57 députés hostiles à la limitation de la vitesse à 80 km\/h sur les nationales sans terre-plein central, le Conseil d'Etat n'a pas encore tranché. Sur les routes, la colère persiste depuis l'instauration de la mesure le 1er juillet.

La limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire sera-t-elle suspendue? Le Conseil d'Etat, saisie par 57 députés fin juin a décidé ce jeudi de prolonger l'instruction du dossier jusqu'à vendredi afin de laisser aux parties -les représentants des députés et du ministère de l'Intérieur-, la possibilité de compléter leur argumentation avec de nouvelles pièces. Elle rendra sa décision en début de semaine prochaine.

La mesure est en vigueur depuis le 1er juillet. Mais pour Rémy Josseaume, avocat en droit routier mandaté par les 57 députés, "il n'est pas trop tard pour la suspendre". "Même si effectivement la logistique fait qu'il faudrait désinstaller des panneaux tout juste installés, peu importe, parce qu'il y a aujourd'hui une majorité de Français qui sont contre cette mesure. Parce qu'elle n'est pas adaptée, pas individualisée. On est contre une règle générale et absolue. Il y a des endroits où on peut rouler à 80, d'autres à 70 et d'autres à 90 km/h".

L'avocat reconnaît la difficulté de la tâche. "On demande à un juge de suspendre la décision du Premier ministre, ce n'est pas rien", mais "il faut le faire, aller jusqu'au bout".

"Les yeux rivés sur le compteur"

Aller jusqu'au bout pour tous ces automobilistes qui râlent contre la mesure. Notamment dans l'Ain, où s'est rendue RMC. Pas évident pour tous les automobilistes de tenir le 80km/h sur les 5.600km de routes concernés dans ce département rural. "Je n'y arrive pas. On a les yeux rivés sur le compteur et c'est lancinant. Pour l'instant c'est compliqué", explique cette automobiliste.

Le mécontentement est très fort: au début du mois, plusieurs nouveaux panneaux ont été dérobés au nord de Bourg-en-Bresse. "Ce sont des automobilistes qui n'ont pas compris cette réforme, perçue par nombre d'entre eux comme une sanction", regrette Alexis Morand, chef de Cabinet au Conseil Départemental.

Et pourtant, le 80km/h est largement respecté. C'est ce que le chef d'escadron Eric Durieux-Trouilleton, de la gendarmerie de l'Ain, a constaté lors de ses contrôles. "On n'a pas plus d'automobilistes en infraction qu'avant. La majorité des automobilistes respecte cette nouvelle limitation et s'adapte dans le flux de la circulation". Dans l'Ain, les petits excès de vitesse au-delà de 80km/h ne seront sanctionnés qu'à partir du 1er août prochain.

P. G. avec Gwenaël Windrestin