Neige, verglas: sommes-nous vraiment plus mauvais que nos voisins?

Embouteillages monstres, automobilistes hébergés pour la nuit, transports très perturbés… En France, neige et verglas provoquent la pagaille. Sommes-nous vraiment plus mauvais que nos voisins pour gérer ces épisodes climatiques? RMC a posé la question à des journalistes étrangers.

Quelques centimètres de neige et voilà qu'une partie du pays se trouve bloqué. Les critiques n'ont pas manqué contre le manque d'informations, l'absence supposée ou réelle de saleuses, l'absence des forces de l'ordre pour fluidifier le trafic… Sommes-nous vraiment plus mauvais que nos voisins pour gérer ces évènements climatiques? Que l'on se rassure, d'autres pays peuvent aussi connaître une belle pagaille quand il neige. Vibeke Knoop Rachline, journaliste norvégienne, l'a constaté à Oslo il y a quelques semaines. "Il est tombé plus de 60 cm de neige et ça c'est exceptionnel, même en Norvège. Nous avons eu des voitures arrêtées, des personnes bloquées et des milliers de personnes sans électricité". Mais elle ne comprend pas que quelques centimètres de neige puissent paralyser une partie de la France. "Il faut être un peu plus prévoyant. Ce n'est pas la première fois qu'il neige en France, pourtant le pays semble la découvrir à chaque fois".

Pneus neige obligatoires en Allemagne

De la neige, du verglas, l'Allemagne en a aussi tous les hivers. Alors pour y faire face et limiter les dégâts, les Allemands se voient imposer des mesures précises. "Nous sommes obligés d'avoir des pneus neiges, explique Peter Heusch, correspondant pour la télévision germanique. Si vous ne les avez pas et que vous vous faites contrôler, vous devez payer 70 euros d'amende. Comme ça, les gens ne se retrouvent pas bloqués".

Pour Alexandra Gubsler, journaliste suisse à Paris, il faut tout simplement s'adapter aux caprices de la météo. "Il faut appeler au bon sens et à la responsabilité parce qu'on savait qu'il allait neiger. Il faut laisser les escarpins à la maison et sortir les grandes bottes, aller un peu plus lentement et prévoir, c'est tout". En Suisse pas besoin d'investir massivement dans du matériel, explique-t-elle, car les autorités misent sur le bon comportement et les bons réflexes de la population.

En Suisse, on mise sur… le bon sens des citoyens

Pierre Serne, l'ancien vice-président d'Ile-de-France en charge des transports, est plus catégorique. "Au Canada, en Suède, en Suisse, en Allemagne… pendant les premières heures où la neige tombe et qu'en plus ça verglace, c'est le chaos. Il y a des aéroports fermés, des autoroutes bloquées..." S'il reconnait qu'il y a "des pays où c'est plus rôdé", il estime qu'il ne servirait à rien d'investir dans plus de matériel en France. "On achèterait 1.000 chasse-neiges, ça ne changeait rien. Ça n'empêcherait pas le démarrage chaotique, et en plus, ça coûterait des centaines de millions d'euros. Tout ça pour 3 jours tous les 3-4 ans."

P. Gril avec Jean-Baptiste Bourgeon