Prix des carburants, "quoi qu'il en coûte": ce qu'il faut retenir de l'interview de Bruno Le Maire

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Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire était l'invité d'Apolline de Malherbe ce mercredi sur RMC et BFMTV, alors que les prix de l'énergie explosent. Des augmentations que le gouvernement ne parvient pas à enrayer et panse par des "chèques inflations". "Nous avons anticipé cette hausse massive de tous les prix de l'énergie sans exception", a assuré Bruno Le Maire.
"Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent. Aucun autre gouvernement européen n'a fait autant que nous pour protéger les Français", s'est-il félicité.
Et le gouvernement n'anticipe pas d'abaisser la TVA sur l'énergie à 5,5%: "5 euros en moins sur un plein de dix litres, c'est 5 milliards de manque à gagner pour l'Etat. Ceux qui disent que l'Etat se met de l'argent dans les poches quand il y a une crise énergétique sont soit des ignorants, soit des menteurs. L'Etat perd beaucoup d'argent quand il y a une crise énergétique", a lancé Bruno Le Maire, ne fermant "aucune porte" pour d'éventuelles nouvelles mesures.
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"Nous sommes dans un pays libre où l'on peut fixer les prix librement"
Et dans ce climat général des prix, les supermarchés Leclerc ont lancé une baguette à 29 centimes qui fait débat: "Nous sommes un pays où il faut qu'il y ait des baguettes pour tout le monde. Nous sommes dans un pays libre où l'on peut fixer les prix librement. Les prix chez Leclerc ne sont pas très éloignés de la réalité habituelle. Si l'on veut aller chez un artisan boulanger, on peut aussi. On a la liberté", a plaidé Bruno Le Maire.
Le "quoi qu'il en coûte" toujours d'actualité pour l'hôtellerie et la restauration
Face à la crise, le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce mardi un soutien renforcé pendant deux mois aux entreprises de moins de 250 salariés des secteurs de l'hôtellerie, de la restauration, des traiteurs, de l'événementiel et des agences de voyages, touchées par les restrictions sanitaires.
"Un certain nombre d'entreprises ont encore des difficultés. Ma responsabilité c'est de les accompagner. Nous étions là le premier jour, nous serons là le dernier jour. Concernant le "quoi qu'il en coûte", on veut que chaque euro aille à ceux qui en ont réellement besoin. Ces secteurs auront maintenant l'activité partielle à 100% dès qu'ils perdront 65% du chiffre d'affaires et la prise en charge des coûts fixes dès qu'ils perdront 50% de leur chiffre d'affaires", a précisé le ministre de l'Economie.
Jean Michel Blanquer, "un grand ministre de l'Education nationale"
Bruno Le Maire a également volé au secours du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, dans la tourmente après avoir dévoilé un protocole sanitaire ensuite doublement modifié dans un journal payant, à quelques heures de la rentrée de janvier et depuis Ibiza, où il était en vacances.
"Je trouve cette querelle injuste pour Jean-Michel Blanquer. C'est quelqu'un qui s'est battu pour que l'école reste ouverte pendant la pandémie. Qui depuis cinq ans, s'est battu pour le dédoublement des classes et la restauration des savoirs fondamentaux. Il reconnaît une maladresse et tout le monde crie haro sur le baudet", a-t-il assuré en référence à une "violente" fable de Jean de La Fontaine.
"Je défends Jean-Michel Blanquer, c'est un grand ministre de l'Education nationale qui fait très bien son travail. Passons à autre chose, ce qui compte c'est l'avenir de nos enfants, de notre système éducatif, ce n'est pas de savoir où chaque ministre a passé ses vacances", a ajouté Bruno Le Maire.
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