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Son autocar incendié lors des émeutes, le CIC refuse de geler ses mensualités… avant de se rétracter

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Alors que son autobus avait été incendié lors des émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, Olivier, un auditeur de RMC s'engage pour vous, s'est vu ordonné de payer les mensualités de son véhicule alors que celui-ci a été réduit en cendres.

Dans les Yvelines, les galères d'Olivier, un entrepreneur dans le secteur des transports, ont empiré depuis les émeutes. L'équipe de RMC s'engage pour vous est retournée du côté de Guyancourt pour prendre des nouvelles de ce patron touché de plein fouet par les violences urbaines du mois de juillet.

Après 15 ans de carrière dans l’armée, l'actuel entrepreneur réalisait, jusqu'à il y a peu, le plus gros de son chiffre d’affaires grâce à un autocar acheté en 2019. Sauf que le mois dernier, alors que Guyancourt était en proie à des violences urbaines provoquées suite à la mort du jeune Nahel, l'autocar d'Olivier a été retrouvé complètement calciné, en pleine rue.

Une dizaine de jours après les faits, Olivier racontait à RMC que son épouse l'avait appelé "en pleurs, catastrophée, disant que la société était morte", à la découverte de l'épave du bus au lendemain d'une nouvelle soirée de heurts.

Le gel de ses mensualités refusé par le CIC

A ce moment-là, son assurance avait déjà confirmé qu’elle l’indemniserait suite au sinistre. Les choses ont, depuis, bien avancé. Un expert est venu constater l’ampleur des dégâts et d'après ses estimations, l’indemnisation s’élèvera… à 165.000€ HT. Cette somme importante ira directement au CIC Leasing, l’organisme auprès duquel Olivier a contracté son crédit en 2019 pour disposer de son autocar.

Le temps que l’argent arrive, Olivier a tout naturellement demandé le gel de ses mensualités. Une demande somme toute logique, mais qui crée aujourd'hui la discorde. La filiale du CIC a en effet refusé sa demande!

Olivier doit donc débourser près de 3.500€ par mois pour un véhicule brûlé, qu’il ne peut plus utiliser pour travailler et qui lui cause un important manque à gagner.

“Aujourd’hui, on est sur une double peine : le bus brûlé, des loyers prélevés, du chiffre d’affaires perdu… Et puis devoir trouver un véhicule qui va nous coûter plus cher. Sachant que nous, derrière, on a des salariés à payer !”, se désole Olivier, patron d'une entreprise de transports en commun.

Le Francilien avait d'ailleurs mis l'un de ses trois salariés au chômage partiel. Il a dû s’en séparer depuis, d’un commun accord.

RMC s’engage pour vous : Autocar incendié lors des émeutes, ses mensualités pas gelées - 31/07
RMC s’engage pour vous : Autocar incendié lors des émeutes, ses mensualités pas gelées - 31/07
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Le CIC Leasing fait machine arrière

Une situation extrêmement étonnante, alors que le patron du CIC, Daniel Baal, avait expliqué sur RMC que la banque serait aux côtés des professionnels victimes des émeutes.

Le CIC devait en effet faire “tout le nécessaire” pour permettre à ces victimes de “passer le cap”... avec notamment la possibilité de mettre en place des reports d’échéances. “Il ne faudrait surtout pas qu’un de nos clients dépose le bilan” disait-il.

Alors, l'équipe de RMC s'engage pour vous a contacté le CIC pour en savoir davantage sur la situation que vit Olivier. La direction du groupe a notamment fait savoir que CIC Leasing, dont dépend le propriétaire du bus incendié , est une entité autonome.

Mais grâce à la détermination d’Elise Denjean, l’organisme a finalement accepté de suspendre les prochaines échéances d’Olivier jusqu’à l’indemnisation complète par l’assurance.

Une décision qui a provoqué un gigantesque soulagement chez Olivier. Mais son parcours du combattant n’est malheureusement pas encore terminé. Il doit désormais se racheter un nouvel autocar, une tâche loin d'être évidente avec l'augmentation des prix ainsi que la frilosité des banques pour l'attribution de prêts. Olivier a donc décidé de créer une cagnotte en ligne pour obtenir un coup de pouce.

Joanna Chabas, Elise Denjean