Vétusté des HLM: la ministre de la ville menace des bailleurs sociaux de sanctions d'ici septembre

Deux mois après l'ultimatum du gouvernement, la situation a-t-elle changé dans les HLM des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)? La ministre de la Ville Juliette Méadel, avait appelé en janvier dernier sur RMC les bailleurs sociaux à intervenir dans les parties communes des immeubles qu'ils gèrent, sous peine de sanctions financières.
Ascenseurs en panne, humidité, moisissures, poubelles pas ramassées, les préfets avaient fait remonter au ministère des problèmes dans "environ" un quartier prioritaire sur deux.
"J'ai vu des endroits catastrophiques"
Et deux mois après, Juliette Méadel assure ce vendredi sur RMC et RMC Story que des bailleurs risquent de perdre leur abattement fiscal sur la taxe foncière: "Les bailleurs ont été sommés par les préfets d'agir et ils avancent. J'ai vu des endroits catastrophiques qui sont aujourd'hui en transformation".
"Mais chez certains malgré la mobilisation des élus locaux, des habitants, cela n'avance pas notamment à Martigues chez 13 Habitat. S'il ne redresse pas le tir sous peu, il risque de perdre son abattement fiscal", assure la ministre de la Ville. "Si ce n'est pas réglé d'ici septembre, nous prendrons des sanctions". 13 Habitat est aussi pointé du doigt à Marseille tout comme Gard Habitat à Bagnols-sur-Cèze (Gard).
Juliette Méadel évoque aussi des problèmes à Garges-lès-Gonesse dans le Val-d'Oise: "J'ai constaté de grosses difficultés et nous n'hésiterons pas à prendre des sanctions", martèle la ministre de la Ville.
Des psychologues en plus dans les quartiers difficiles?
Mais la ministre concède que les bailleurs sociaux font, dans de nombreux quartiers, face aux trafiquants de drogue: "Quand vous réparez des portes et que le lendemain elles ont été murées par les trafiquants de drogue, les bailleurs sociaux ne peuvent agir seuls".
Autre dossier, ma précarité sociale dans les quartiers prioritaires qui entraîne aussi une problématique "psychique": "Il y a une problématique de santé mentale dans les quartiers: un habitat dégradé, du trafic de drogue et la précarité sociale, c'est le premier facteur de risque de troubles psychiques lourds et si on veut lutter contre la violence des jeunes, il faut une présence renforcée de psychologues spécialisés", assure la ministre de la Ville.