RMC
Société

Violences à Marseille: une marche et une lettre pour mettre la pression sur Emmanuel Macron

placeholder video
Après une première marche le 10 juin, le Collectif des familles victimes d’assassinats a, de nouveau, défilé dans les rues de Marseille ce dimanche. Il dénonce une absence de l'Etat et veut mettre la pression sur le président de la République, Emmanuel Macron, avant sa visite du 26 au 28 juin.

Une nouvelle marche contre les violences qui gangrènent les quartiers a eu lieu ce dimanche à Marseille. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies pour demander la paix et la justice pour les familles endeuillées.

Au moins 23 homicides ont eu lieu dans des règlements de comptes liés aux trafics de drogue depuis le début de l’année à Marseille, impliquant des personnes de plus en plus jeunes. À une semaine de la venue du président, le Collectif pour les familles de victimes d’assassinats, qui organisait la marche, compte bien mettre la pression sur le gouvernement pour des actions concrètes, et ne veut désormais rien lâcher.

Depuis plusieurs années; Seïda, mère de famille, craint pour sa vie à la cité de la Busserine. En cause, selon elle, une absence totale de service public.

“Depuis des années, c’est laissé à l’abandon. Qu’on mette des effectifs dans nos quartiers, des éducateurs, des missions locales… À un moment donné, il faut que le gouvernement se réveille et nous remette la police de proximité qu’on avait avant. Bien sûr qu’on est dans l’insécurité. Nous, dans les quartiers, on ne vit plus, on ne sort plus”, confie-t-elle.

Une demande de rencontre avec Emmanuel Macron

Mustafa a perdu son neveu il y a deux ans dans une fusillade. Il partage le même constat et craint même que la situation n’empire. “Nous sommes des citoyens de deuxième zone. À force de ne pas nous écouter, de nous mettre de côté, j’ai peur que ça explose”, indique-t-il.

Alors désormais, tous attendent beaucoup de la venue d’Emmanuel Macron. Comme Mohamed, membre du collectif.

“Je le dis et je le confirme, il faut que l’Etat réintègre les quartiers. On ne peut plus se taire, c’est fini. On ne fait pas des enfants pour les voir se faire assassiner à 15 ou 16 ans. Trop, c’est trop et j’espère qu’on aura la chance de voir monsieur Macron pour pouvoir lui dire en face”, appuie-t-il.

Le collectif doit envoyer dans la journée un courrier à l’Élysée, dans l’espoir de rencontrer le président.

GD avec Matthieu Limongi