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Appel au front républicain: "le sentiment de manipulation est plus fort qu’un sentiment de peur du FN"

En 2002, quand Jean-Marie Le Pen s'invite au second tour de la présidentielle, des centaines de milliers de Français convergeaient dans les rues des grandes villes pour dire non" à Jean-Marie Le Pen. Dimanche dernier, c’est avec une quasi-indifférence qu'a été accueillie la qualification de la présidente du Front national.

Le Front national ne fait plus peur. Alors qu’à la présidentielle de 2002, les Français avaient manifesté leur colère contre l’accession au second tour de Jean-Marie Le Pen, la qualification de sa fille dimanche n’a presque pas suscité de réaction. Seuls le Parti socialiste et les cadres des Républicains ont appelé à faire front contre la candidate du FN. Une attitude que dénonce la Grande Gueule Fatima Aït-Bounoua, qui juge ce discours politique "hypocrite".

"C’est une hypocrisie politique totale de permettre la compétition au Front national pour le disqualifier à deux pas de la ligne d’arrivée. Par cette hypocrisie, les Français ont l’impression que beaucoup de politiques jouent sur nos peurs pour maintenir un système en place. C’est pour cela que le Front républicain ne fonctionne plus. On a l’impression d’être manipulé et ce sentiment de manipulation fini par être plus fort qu’un sentiment de peur du FN. On a l’impression que les appels des politiques ne sont plus des appels pour la France mais simplement un appel pour leur pomme, pour leur place. Tout cela vient parasiter notre sentiment".

Pour la Grande Gueule, si le vote pour Marine Le Pen n’est plus considéré comme honteux, c’est parce qu’il existe un "nouveau diable", la finance. "Nous avons été préparé à l’arrivée de Marine Le Pen au second tour, donc il faut s’interroger sur l’ensemble. Le vote Front national est maintenant revendiqué alors qu’avant il était honteux. C’est parce qu’aujourd’hui, il y a d’autres diables. Avant, le seul diable c’était l’immigration, aujourd’hui il y a la finance. C’est ce que met en avant Marine Le Pen dans sa stratégie. Les thèmes de l’Europe et du système se sont imposés, c’est à dire que le nom de Marine Le Pen n’est plus associé au racisme comme son père".

Les Grandes Gueules avec A. B.