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Emmanuel Barbe sur RMC: "Les radars, ce n’est pas de l’argent qu’on prend au Français!"

Pour le délégué interministériel de la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, la forte baisse du nombre de morts sur les routes en mai est l'un des résultats de la limitation de la vitesse à 80km\/h.

Le nombre de morts sur les routes françaises a fortement reculé en mai. 248 personnes ont été tuées soit 20 de moins qu’en mai 2018. Une baisse significative qui permet d’inverser la hausse enregistrée depuis janvier a indiqué la Sécurité routière. 

Invité des Grandes Gueules, le délégué interministériel de la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, s’est réjoui de ce chiffre même s’il estime que le nombre de mort reste encore trop important.

"Ça fait encore un nombre de morts conséquent chaque mois. Mais on peut en effet se réjouir qu’il n’y ait eu moins de morts que l’an dernier pour ce même mois. Surtout, en 2018, on a fait la meilleure année de la Sécurité routière, pour le dire autrement, l’année la moins meurtrière alors que le trafic a considérablement augmenté", affirme-t-il.

Pour lui, cette baisse du nombre de morts est en partie due à la baisse de la vitesse à 80km/h sur les routes secondaires. Cette mesure permet de lutter contre tous les types d’accidents. "Quand vous arrivez à faire baisser la vitesse, vous arrivez à faire baisser le nombre de morts, car la vitesse est présente dans tous les accidents", précise Emmanuel Barbe. 

Les radars ne rapportent pas grand chose à l'État

Il regrette cependant qu’une grande partie des radars aient été détruits pendant le mouvement des "gilets jaunes" car il estime que cela aurait également permis une baisse du nombre de morts. Il s’offusque d’ailleurs des accusations de certains qui estiment que les radars ne sont là que pour rapporter de l’argent à l’État. 

"Les radars ont rapporté en 2017, un milliard d’euros. Par rapport au budget de l’État, ce n’est rien, c’est une paille. Ce n’est pas de l’argent qu’on prend au Français. D’ailleurs une bonne méthode pour ne pas payer aux radars, c’est de respecter les limitations de vitesse. Si vous prenez l’argent dépensé par l’État, l’ensemble des services pour lutter contre la violence routière, c’est 3,7 milliards d’euros. Et si vous prenez maintenant le préjudice de la violence routière c’est 50 milliards d’euros. Donc le business model de la sécurité routière... est très merdique! J'ai gagné 1 milliard d'euros et j'en ai dépensé 53,7", détaille le délégué interministériel. 

Malgré ces bons résultats, l'Assemblée nationale a toutefois, mardi, ouvert la voie à des dérogations locales à cette mesure impopulaire, considérée comme un des détonateurs de la crise des "gilets jaunes", dans le cadre du projet de loi sur les mobilités. 

Selon le texte voté par les députés, les présidents de conseils départementaux pourront relever la limitation de vitesse à 90 km/h sur certaines routes secondaires. Les maires pourront également le faire sur les routes relevant de leurs compétences. 

Guillaume Descours