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Parrainages: "Marine Le Pen devrait en être dispensée" selon le vice-président du RN Louis Aliot

Au Rassemblement national, on s'inquiète du manque de parrainages alors que Marine Le Pen aurait encore besoin d'une centaine de signatures pour se présenter à la présidentielle. Les candidats ont désormais moins de deux semaines pour obtenir les fameuses 500 signatures et participer au scrutin.

L'horloge tourne. La course aux parrainages d'élus entame son dernier virage avant le sprint final, le 4 mars. Les candidats à l'élection présidentielle ont maintenant moins de deux semaines pour réunir les 500 signatures obligatoires pour participer au scrutin. Et si certains ont largement dépassé ce cap comme Valérie Pécresse ou Emmanuel Macron, d'autres, pourtant en bonne posture dans les sondages, peinent toujours.

C'est le cas d'Eric Zemmour, de Jean-Luc Mélenchon ou encore de Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, qui avait atteint le second tour de la présidentielle de 2017. Selon le Conseil constitutionnel, elle n'a pour l'instant que 366 parrainages. Et selon une indiscrétion RMC, aucun parrainage n'est arrivé pour Marine Le Pen ce mardi matin au courrier, au Conseil constitutionnel, sur les 279 reçus ce jour. 

De quoi inquiéter dans les rangs du Rassemblement national. "Marine Le Pen était au second tour lors de la dernière élection, elle devrait être dispensée des 500 signatures", assure ce mardi dans les "Grandes Gueules", sur RMC et RMC Story, Louis Aliot, le vice-président du RN et maire de Perpignan, qui déplore la fin de l'anonymat des parrainages et précise que Marine Le Pen en aurait plus de 400.

"Au départ, ça avait été mis en place pour éviter les candidats farfelus", explique Louis Aliot, qui ajoute qu’il ne voit pourtant pas cette année de candidats "farfelus". "C’est Giscard qui a aggravé la situation en le faisant passer de 100 à 500 et c’est François Hollande qui en a rajouté en mettant fin à l’anonymat et en obligeant ces parrainages à arriver par voie postale", tacle-t-il.

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Le problème Zemmour

Le maire de Perpignan pointe du doigt la fin de l'anonymat, alors que 42.000 élus peuvent accorder leur parrainage. "Il faut aller voir les maires sur le terrain. Je les vois et beaucoup ne veulent pas signer. Signer Marine Le Pen, signer Zemmour, signer Mélenchon, c'est avoir des problèmes de la part des administrés. L'un d'eux, qui a une réunion au conseil départemental pour une salle des fêtes, m'a dit qu'on lui avait conseillé de se tenir à l'écart! Ce sont les seuls élus à qui on demande de choisir sans anonymat, c'est quand même extraordinaire", assure Louis Aliot.

"Il faut donner ces signatures à ceux qui ne les ont pas. On a une candidate socialiste à 1,5% et qui a déjà ses signatures (Anne Hidalgo, ndlr), et un président sortant qui n’est toujours pas déclaré candidat qui a aussi ses signatures", ajoute Louis Aliot, très remonté.

L'autre problème pour le Rassemblement national, c'est la présence d'un autre candidat d'extrême-droite cette année. Eric Zemmour, crédité de 16% des intentions de vote selon un dernier sondage Ifop-Fiducial, empiéterait sur les plates-bandes du RN, entraînant une dispersion des parrainages. Sans Eric Zemmour, Marine Le Pen aurait "sûrement" déjà ses signatures assure Louis Aliot. "Cela fait partie du jeu démocratique et la compétition est féroce et il faut faire avec", concède l'élu.

Au 17 février, six personnalités étaient déjà assurées de participer à l'élection présidentielle, selon le décompte du Conseil constitutionnel. Les deux favoris Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, le président sortant toujours pas candidat, et quatre "petits" prétendants, très bas dans les sondages: Anne Hidalgo, la maire de Paris, Nathalie Arthaud, Fabien Roussel et Jean Lassalle.

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Guillaume Dussourt