80 km/h: "C’est la solution de facilité, ça rapporte de l’argent grâce aux radars et ça n’en coûte pas"
C'est une mesure qui ne fait toujours pas l'unanimité. Malgré la baisse du nombre de morts sur les routes de 5,5% en juillet, soit un mois après la mise en place du passage à 80 km/h sur les routes secondaires, cette règle est toujours vivement contestée par de nombreux conducteur.
"C'est dangereux"
Jean-Luc Moreau, spécialiste auto de RMC qui a emprunté certaines routes impactées par cet abaissement, considère qu'il s'agit d'une mesure dangereuse pour les automobilistes.
"Sur le réseau secondaire que j’ai pris pour partir en vacances, je me suis retrouvé sur des routes à 80km/h avec des poids lourds de 40 tonnes qui étaient collés quelques mètres derrière la voiture", raconte-t-il.
"Parce qu’eux roulent à 90 km/h compteur, en ayant un compteur très précis donc ils vont plus vite que les voitures. On se retrouve avec des camions qui sont collés juste derrière, donc c'est dangereux, on est obligés de regarder constamment dans le rétro en se demandant ce que le poids lourd va faire", explique-t-il.
"Il aurait été plus efficace de remettre de la police de la route"
Selon lui, cet abaissement est une occasion pour l'Etat de multiplier le nombre de radars, et ainsi, les PV.
"Si vous accélérez et que vous passez devant un radar, vous vous faites piquer", s'agace-t-il. "J'ai fait 1200 km et je n’ai pas vu un seul flic au bord de la route. Par contre j’ai dû passer devant 80 radars, donc il y a quelque chose qui ne va pas."
Jean-Luc Moreau, qui considère que cette mesure est purement économique, aurait préféré que d'autres solutions soient mises en place pour réduire le nombre de morts sur les routes.
"C’est la solution de facilité de dire qu’on limite de 90 à 80 km/h", estime-t-il. "On nous a dit qu’on allait gagner 400 morts par an. La ceinture de sécurité non portée c’est 878 morts par an. Il aurait été plus efficace de remettre de la police de la route et de faire respecter le port de la ceinture que de faire baisser la vitesse", propose-t-il. Avant de conclure:
"En même temps ça rapporte de l’argent et ça n’en coûte pas. Mettre la police au bord des routes ça coûte de l’argent, mettre des radars et baisser la vitesse ça en rapporte. Le calcul il est là."