Il y a un point commun entre les zones rurales et les banlieues, c’est le sentiment d’abandon
L’hyper-ruralité représente aujourd’hui plus d’un quart du territoire. Faible densité de population, faible revenu, vieillissement, manque d’équipements et de services, ces régions cumulent les handicaps. Ces territoires au bord de l’effondrement souffrent autant que les banlieues pour des raisons qui semblent opposées. Pourtant, pour Karim, auditeur de Radio Brunet et habitant de Seine-Saint-Denis, si les problèmes sont différents, le sentiment d’abandon est le même.
"Vivre en banlieue c’est moche. La ruralité j’en ai une image positive. C’est joli même si les problèmes existent comme l'absence des service public. En tout cas, il y a un point commun entre les zones rurales et les banlieues, c’est le sentiment d’abandon. On a le sentiment qu’on ne s’intéresse pas à nous et on ressent une forme de mépris. En plus de ça on a un problème de densité. Là où finalement, il n’y pas assez de personnes pour ouvrir des écoles et faire fonctionner les services publics dans les zones rurales, en banlieue c’est tout le contraire. Il y a trop gens qui habitent dans ces zones avec un service public qui ne tient plus et des écoles qui sont surchargées".
Pour Karim, qui s’occupent d’enfants en difficultés, les zones rurales lui permettent de proposer un break aux jeunes qu’ils encadrent, même s’il reconnait qu'une fois sur place, les débuts sont difficiles.
"Ce sont des réalités qui ne s’opposent pas et qui peuvent même converger. Je comprends tout à fait la solitude ressentie dans une zone rurale. Je m’occupe de jeune et on les envoie parfois faire des séjours de rupture en Lozère ou dans le Morbihan. Ils partent plus de 4 mois donc ça leur fait une coupure pour découvrir une autre réalité et apprendre à se servir de leurs mains. Il y a un temps d’adaptation d’un mois où les jeunes pleurent dans leur lit. Pour certains, c’est la première fois qu’ils quittent la banlieue. C'est vrai qu'il y a quelque chose de très difficile à vivre dans les zones rurales mais quand on voit les tours ici…"