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Économie

Budget 2026: qui seraient les perdants d'une "année blanche", envisagée par François Bayrou?

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François Bayrou doit annoncer mardi comment économiser 40 milliards d'euros dans le budget 2026. Au programme, de nombreuses coupes, qui pourraient pénaliser de nombreux Français.

Un maître mot : économies. Ce mardi, à 16h, le Premier ministre François Bayrou présentera ses orientations budgétaires pour 2026.

La prise de parole, très attendue, doit permettre d'économiser 40 milliards d'euros l'année prochaine, tout en permettant une hausse importante du budget des Armées espérée par le chef de l'État.

Pour y parvenir, le Premier ministre envisage toutes les pistes, comme la révalorisation du barème de l'impôt sur le revenu, la suppression d'un jour férié... Et une année blanche sur les prestations sociales.

Le principe : gêler les dépenses, c’est-à-dire de ne pas les augmenter - comme c'est le cas d'habitude - en fonction de l’inflation, qui est prévue à 1,1% cette année. Ce qui devrait permettre de ramener le déficit à 4,6% l'année prochaine, contre 5,4% visés cette année, espère le gouvernement.

Deux ministres, Amélie de Monchalin, ministre des Comptes publics et Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur, ont confirmé envisager sérieusement cette proposition.

La mesure permettrait alors d'économiser entre 5 et 15 milliards d'euros, d’après la commission des Finances du Sénat, mais risque de faire des mécontents.

La croissance fragilisée?

Car François Bayrou peut proposer de geler les budgets des ministères (hormis celui de la Défense, qui est déjà acté), mais aussi certaines prestations sociales, comme les pensions de retraite par exemple, ou encore le barème de l'impôt sur le revenu.

Toutefois le risque est de fragiliser la croissance qui est déjà faible, prévient l'économiste Olivier Redoules : "Il faut sans doute prioriser l'année blanche sur des dépenses qui ont peu d'impact sur l'activité, qui ne pénalisent pas la production économique", recommande-t-il.

"Je pense qu'à ce titre-là, les dépenses sociales sont toutes recommandées, en particulier les retraites", estime le spécialiste.

"On en a la preuve sur le papier : on a beaucoup revalorisé les retraites en 2022 et en 2023, et pourtant on a une consommation qui stagne et une épargne au maximum", rappelle-t-il, en recommandant de viser juste quand il s'agira de trancher.

Les retraités grands perdants ?

Les retraités seront-ils alors les grands perdants du budget 2026 ? Pour l'heure, les opposants à l'année blanche se mobilisent. Ils redoutent que le gel des dépenses fasse des dégâts dans les services publics et crée des injustices sociales.

Sur ce dernier point, des solutions existent : il serait possible, par exemple, de geler uniquement les pensions des retraités aisés... Mais ce serait bien sûr au détriment du montant économisé.

D'autres pistes d'économie existent : notamment la réduction du déficit de la protection sociale, la réforme des agences de l'État, la limite des dépenses dans la fonction publique et la rationalisation des aides publiques aux entreprises.

Victor Joanin avec LAM