"C'est terrible": la hausse du prix de l'électricité de 10% se rapproche... et ça pourrait continuer

Le gouvernement ne l'a pas encore officiellement dit mais tout le monde semble l'avoir compris. Le prix de l'électricité va bondir de 10% à partir du 1er février. Le président de la République l'a justifié en filigrane mardi assurant que les consommateurs avaient été déjà bien assez protégés et qu'il était temps de renflouer les caisses. "La France a beaucoup protégé face à l’inflation ces dernières années. Donc, au moment où les prix de l’électricité reviennent dans la norme, il est légitime qu’il y ait en effet des augmentations", a assuré Emmanuel Macron.
Cette hausse est due au retour d'une taxe, la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité, gelée dans le cadre du bouclier tarifaire. "C'est un choix purement fiscal", déplore Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting, dans Apolline Matin ce vendredi sur RMC et RMC Story. "C'est terrible car il y a déjà eu énormément de hausses, les problèmes sont terminés, mais on rétablit quand même une taxe, ajoute-t-il. Ça n'a aucun sens. Ce n'est pas incitatif."
Bercy entend ainsi renflouer les caisses et rembourser la dette. "Il faut penser au budget de l'Etat mais on n'est pas obligé de taxer l'électricité alors qu'on dit aux Français qu'il faut tout électrifier", déplore Nicolas Goldberg, qui estime qu'il y a d'autres moyens de faire des recettes fiscales.
Vers d'autres hausses?
Et cette première hausse n'est que le début... "Ce n'est pas fini car la taxe ne sera pas totalement rétablie cette année et il y a encore des investissements à faire" anticipe Nicolas Goldberg.
"10% de hausse, ce serait terrible", s'inquiète de son côté Eric Coquerel, le député de La France insoumise, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. "Il ne faut pas une augmentation plus forte que les revenus qui baissent. Cela va mettre en précarité énergétique de nombreux citoyens alors que si on n'avait pas dérégulé l'énergie, on n'en serait peut-être pas là", assure l'élu.
Le gouvernement veut faire 16 milliards d'euros d'économie en 2024, dont une majeure partie doit être faite grâce à la fin du bouclier tarifaire. Avec cette nouvelle hausse attendue, les prix de l'électricité auront bondi de 39% en un an.