Colère des agriculteurs: une réunion sous haute tension sur les négociations commerciales

Une réunion sous haute tension au ministère de l'Agriculture, ce vendredi à 11h. Le ministre Marc Fesneau rassemble une nouvelle fois les acteurs de l'alimentaire pour faire le point sur les négociations commerciales, qui doivent se terminer mercredi prochain. Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire sera aussi présent.
C'est le troisième comité de suivi cette année, mais il revêt une importance particulière, alors que le pays est parsemé d'agriculteurs qui luttent pour leurs revenus.
La liste précise des participants n'a pas été communiquée par le ministère, qui annonce seulement les "représentants de l’amont agricole, des industries alimentaires et de la grande distribution".
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Qu'attendre de cette réunion?
Les agriculteurs se plaignent d'être forcés de vendre leurs céréales ou leurs volailles en deça de leur coût de revient. Les ministres vont donc rappeler que c'est interdit par la loi Egalim et que les contrôles vont se multiplier, notamment parce qu'un décret autorise désormais le ministère de l'Agriculture à saisir la répression des fraudes.
"Les contrôles sont les bienvenus", répond le responsable d'une grande enseigne, qui assure respecter la loi. Mais ils sont insuffisants, regrette un responsable de la FNSEA, qui raconte constater des anomalies sur l'étiquetage ou les prix à chaque fois qu'il fait un tour dans un supermarché.
Les agriculteurs comptent plus sur leur propre mobilisation pour peser sur les négociations commerciales, comme dans le bras de fer qui oppose Lactalis aux éleveurs laitiers. Leur représentant note un dialogue plus souple depuis plusieurs jours: "Vu le contexte, ils ne veulent pas devenir une cible", estime-t-il.
Dominique Chargé, président de la Coopération agricole et agriculteur en Loire-Atlantique, estime tout de même que la grande distribution doit également sortir de son silence médiatique sur la crise en cours, et soutenir l'agriculture française. Et surtout de ne pas écraser les producteurs français.
"On voit de plus en plus les distributeurs être tentés, et menacer, d'acheter leurs matières premières agricoles ailleurs qu'en France, notamment pour leurs marques distributeurs", dénonce-t-il sur RMC.