Comment la hausse du prix des carburants chamboule notre quotidien
Ils ont été des milliers à appeler RMC cette semaine. Les Français sont pris à la gorge, dans l'impossibilité de payer un plein d'essence qui a presque doublé. Cette augmentation n'est pas sans conséquence sur la vie des Français, obligés de changer leurs habitudes, voire de vie.
Travailler plus ou changer de travail?
Florian est chauffeur routier dans les Bouches du Rhône. Ce vendredi matin, il est allé faire le plein à Arles. Le litre de gazole y est à plus de 2,50€. Alors pour compenser cette hausse, ce père de famille va faire des concessions: plus d'heures supplémentaires, plus souvent en déplacement, et moins de vie de famille.
"J'ai un gamin de cinq mois. Je suis obligé de ne pas le voir de la semaine pour gagner 200 euros de plus pour pouvoir payer le gazole", explique-t-il.
Le cas de Florian est loin d’être un cas isolé.
Jérôme est chauffeur poids-lourd à la déchetterie de Belfort. Il gagne 1.380 euros net par mois, et chaque jour il fait 140km aller/retour pour se rendre sur son lieu de travail. Un trajet qui lui coûte de plus en plus cher, "la moitié de (son) salaire qui part dans l'essence" alors il va être obligé de faire des choix.
"Je suis obligé d'essayer de changer de travail. Je n'ai pas le choix. Il faut que je trouve un travail qui est à côté de chez moi, qui me fera moins de frais kilométrique."
Depuis mercredi il a déjà envoyé 3 CV à de nouvelles entreprises.
Le coivoiturage comme solution?
Pour Jérôme la solution, c’est de se rapprocher de son lieu de travail. Mais d'autres décident de faire du covoiturage pour faire baisser les coûts.
Bastien Sibille, le président de Mobicoop, le deuxième site de covoiturage en France, invité d'Apolline Matin, cette semaine sur RMC, a vu le nombre d’inscriptions depuis deux semaines sur son site être multiplié par trois. Pour l’expliquer, il se livre à un calcul qui peut sembler évident mais qui n’en est pas moins juste:
"La meilleure façon de réduire le coût du déplacement, c'est de partager son véhicule. Quand vous faîtes enter une personne dans votre véhicule, vous réduisez par deux le prix du litre de carburant"
Le covoiturage reste possible même dans les zones isolées. Des dispositifs de mobilité solidaire, dans lequel la personne qui conduit "accepte de se dérouter". "On sait que dans des zones rurales peu denses il n'y a pas suffisament d'offre et de demande pour trouver exactement chaussure à son pied", explique le patron de Mobicoop pour justifier cette idée.
Des solutions techniques pour baisser le prix de sa voiture
Autre solution pour faire baisser le prix du carburant, c'est changer le type de carburant de sa voiture. S'il faut un investissement de départ assez important, le prix du carburant peut revenir à quelque chose de beaucoup plus raisonnable. Est-ce qu’il y a des solutions techniques pour que ma voiture coûte moins chère ?
Première solution: le bioéthanol. Il suffit d'acheter un boitier à mettre sur son véhicule. L'opération coûte entre 700 et 1.100 euros, selon la complexité de la voiture. Le litre de bioéthanol est à 80 centimes d'euros en ce moment. Un chiffre qui fait rêver en ce moment.
Il y a aussi la possibilité d’adapter son véhicule au GPL, le gaz de pétrole liquéfié. "L'installation coûte plus cher, aux environs de 2.000 euros. On va vous mettre un réservoir de GPL en plus du réservoir d'essence. Du coup, ça vous fait deux réservoirs" explique Nicolas Bernard, le rédacteur en chef du magazine AUTO PLUS.
Ces deux options, fonctionnent uniquement pour les voitures à essence, mais pas pour le diesel.
Enfin, dernière option, acheter une voiture électrique. L'investissement est beaucoup plus important, mais elle trotte dans la tête des Français. Sur le site Leboncoin, les recherches pour ce type de véhicule ont augmenté de 11% rien que depuis le début du mois de mars.